Tour des Glaciers de la Vanoise, la plus belle randonnée des Alpes ?

Le Tour des Glaciers de la Vanoise est un sentier emblématique des Alpes. Il est parcouru aussi bien par des randonneurs aguerris que par des débutants et offre à tous des paysages de toute beauté dans un environnement où la faune est encore belle et bien présente. Je l’emprunterai probablement bientôt avec mini-trekkeur… en attendant, c’est Jade qui nous partage, dans ce témoignage, son expérience et ses impressions sur le Tour des Glaciers de la Vanoise.

ligne de separation

Le Tour des Glaciers de la Vanoise, en bref !

carte tour glaciers vanoise

• Durée : 4 à 7 jours (en boucle),
• Carte IGN :
3534 OT Trois Vallées Modane,
• Distance :
56 km,
• Dénivelé cumulé positif 
4500 mètres,
• Altitude :
entre 1500 et 2561 mètres (col d’Aussois),
.
• Hébergement :
• Nombreux refuges tout au long du parcours (site des refuges de la Vanoise),
• Bivouac autorisé près des refuges de Fond des Fours, Col du Palet, La Glière, Lacs Merlet, Le Carro, La Valette, La Dent Parrachée, Fond d’Aussois, Arpont, Leisse, Femma, La Martin, Turia,
.
• Difficulté :
modéré – sentier bien balisé et sans difficulté majeure sur l’ensemble du parcours,
.
• Environnement :
varié (cirques glaciaires, lacs, cascades, panorama, bouquetins, marmottes, …),
• Période conseillée :
de mi-juin à mi-septembre, avec risque de neige persistante en juin,
.
• Conseils
pour préparer sa randonnée sur le site du Parc National de la Vanoise.

tour des glaciers de la vanoise bouquetin

Retrouvez tous mes itinéraires de randonnées en France dans la rubrique dédiée du blog !

ligne de separation

Tour des Glaciers de la Vanoise (7 jours)
Témoignage et conseils de Jade

tour des glaciers de la vanoise temoignage

 

Q1 : Peux-tu te présenter ainsi que ton expérience de randonneuse et trekkeuse ?

J’ai 24 ans et depuis longtemps, je rêve de grandes randonnées, notamment en montagne. J’ai toujours été fascinée par les explorateurs en Antarctique, sur les océans ou sur les plus hauts sommets, croyant, à tort, que cela relevait pour moi de l’inaccessible.
En février 2019, je prends la décision d’effectuer le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle : ce sera ma première randonnée itinérante sur un chemin symbolique et très fréquenté. Faire ce pèlerinage m’a prouvé que les autres, c’est aussi nous, que ce que tu admires chez quelqu’un, que ce soit son art, sa manière de vivre, de voyager ou de penser, tu peux aussi le faire. Il ne faut pas attendre que les choses viennent à nous, il faut se lancer. Le trekking permet l’accès à une autre réalité qu’est celle des montagnes. Un monde où l’on ressent des sentiments et des sensations que l’on croise peu ou jamais au quotidien, comme l’adrénaline, le fait de se sentir tout petit, d’être émerveillé, impressionné, effrayé aussi parfois, par la grandeur de la nature.

Q2 : Pourquoi avoir choisi de réaliser le Tour des Glaciers de la Vanoise ?
Seule ou accompagnée ?

A l’origine, je devais partir en Islande réaliser le trek du Laugavegur mais la situation sanitaire [épidémie de COVID-19] m’a fait abandonner ce projet. J’ai donc cherché en France une randonnée pouvant répondre à trois exigences : un parcours assez fréquenté, un environnement de montagne et une durée d’une semaine.
J’ai découvert, grâce aux forums, le Parc National de la Vanoise et son trek emblématique : le Tour des Glaciers de la Vanoise. J’ai décidé de partir à nouveau seule, tout en sachant que ce voyage serait différent de celui de Saint-Jacques de Compostelle, appréhendant une plus grande solitude et un niveau de difficulté plus élevé. Il n’a d’ailleurs pas été aisé d’estimer le niveau requis pour ce trek, tant les avis divergent sur internet.

tour des glaciers de la vanoise

La solitude s’est surtout faite sentir à l’issue de chacune des étapes, durant les heures de repos. Sur le pèlerinage de Compostelle, je partageais mon expérience avec les gens rencontrés sur le chemin et avec lesquels j’avançais. Sur le Tour des Glaciers de la Vanoise, chacun son rythme et les rencontres se font davantage le soir au refuge que sur le sentier… Partir seule en montagne, c’est aussi accepter ça.

Q3 : Peux-tu nous raconter ton expérience jour après jour ?

Ce serait bien trop long ! Mais il y a tout de même des étapes, des sentiments et des moments forts qui méritent d’être partagés. Selon moi, l’expérience commence dès la préparation. J’ai passé 2 à 3 soirées à organiser chacune de mes étapes, me basant sur le site officiel du Parc National de la Vanoise ainsi que sur le site Savoie Mont Blanc.

Premier jour de marche : l’étape commence pour moi à Pralognan-la-Vanoise pour aller jusqu’au refuge du Col de la Vanoise. Je suis partie tôt le matin, il faisait beau malgré un air humide dû à l’orage de la veille. Le dénivelé de l’étape est important (+ 1100 m) et j’ai eu du mal à respirer dès les premiers mètres… C’est en voyant les autres randonneurs passer à côté de moi que j’ai compris mon erreur : j’étais tout simplement mal équipée pour la montagne ! Pas de bâton de marche, en T-shirt alors que l’air était frais, etc… heureusement, j’avais tout prévu en amont et n’ai eu qu’à sortir le matériel adapté du sac à dos 😉 .

Deuxième jour de marche : la plus longue étape de l’itinéraire (Col de la Vanoise – Refuge de l’Arpont) et la plus difficile pour moi, physiquement et psychologiquement. 6 heures de marche pour atteindre le refuge perché à 2309 mètres, une météo capricieuse et des hésitations sur l’itinéraire à suivre (présence d’éboulis, détour de deux heures,…).

Sixième jour de marche : direction le refuge de la Valette. La maîtrise de la lecture de ma carte est une petite victoire pour moi. Je décode désormais chaque ligne et avance avec davantage de confiance et d’autonomie. Ne plus avoir besoin de confirmation de tel ou tel randonneur en chemin est un soulagement. Ce qui ne m’empêche pas de rester bloquée devant le cours d’eau d’une cascade ne laissant que deux options : le traverser malgré le niveau haut de l’eau et le courant, ou le contourner et augmenter le dénivelé du jour ! Prise de décision rapide et capacité d’adaptation sont des qualités indispensable au trekkeur… j’ai traversé pieds nus.

tour des glaciers vanoise aussois

Dernier jour de marche : la descente (- 1450 m) a été très longue. J’étais particulièrement lente du fait que je savais que ma journée de marche se terminerait assez vite et que c’était symboliquement la fin.

tour des glaciers vanoise

Q4 : Quelle condition physique et quelle expérience faut-il avoir selon toi pour réussir ce trek ?

Il est difficile, même en l’ayant fait, d’estimer le niveau de difficulté du Tour des Glaciers de la Vanoise. Tout dépend des conditions physiques de chacun. Pour ma part, je dirais que d’un point de vue de la difficulté physique et endurance, ce trek est accessible à tous, les étapes entre chaque refuge étant assez courtes.
En revanche certains passages, notamment dans les éboulis, les névés ou les cascades, rendent le parcours parfois dangereux. Du point de vue du mental, je conseille à ceux qui randonnent en solo de bien maîtriser chaque étape et de prendre connaissance du relief et des paysages au préalable pour ne trop se laisser surprendre et hésiter trop souvent sur le chemin à prendre. Il faut faire preuve de détermination, le corps suivra.

Q5 : Est-il possible de bivouaquer sur ce Tour ? Sinon, qu’as-tu pensé des refuges ?

Il est possible de bivouaquer (et non camper) seulement à côté de certains refuges.
Le prix des refuges est assez élevé (du fait d’être en haute montagne et donc chaque ressource est héliportée) mais les lieux étaient toujours très propres et l’accueil chaleureux pour la plupart. On peut retrouver sur le site officiel du Parc National de la Vanoise la liste des refuges ainsi que leurs tarifs. J’avais pris le temps de les réserver en avance car l’été est une période où beaucoup de marcheurs réalisent le Tour.

tour glaciers vanoise dent parrachee

Q6 : Quel matériel te semble indispensable pour ce trek ? Quel budget prévoir ?

Les fameux bâtons de marche ! Je refusais d’en acheter pour mon pèlerinage car j’avais, comme beaucoup de gens, une image assez ringarde de la randonnée avec les bâtons, mais en montagne, c’est indispensable. Je conseillerais aussi une batterie mobile en plus.
Niveau budget, il y a quatre dépenses essentielles : le matériel, les transports et enfin de quoi dormir et manger. Le matériel ainsi que les transports sont spécifiques à chacun. J’ai dépensé environs 50 euros par jour pour manger, me laver et dormir dans les refuges.

Q7 : Le pire et le meilleur moment de cette randonnée itinérante ?

Par temps de pluie et d’orage, la montagne se transforme vite en cauchemar pour le marcheur, d’autant plus quand on est seule ! Une ambiance particulière et impressionnante s’installe alors. Sur la deuxième étape, je devais marcher 6 heures. Il s’est mis à pleuvoir une demi-heure après mon départ du refuge et j’étais engloutie par la brume. Étant partie tôt pensant éviter la pluie, j’étais vraiment seule sur le chemin et je n’ai croisé que deux autres randonneurs, en sens inverse. Dès la première heure, mes chaussures étaient remplies d’eau et mes mains glacées par le vent si bien que je devais les mettre dans les poches pour continuer à avancer lentement. Les paysages, bien que magnifiques, sont devenus froids et austères. J’avais l’impression d’être dans le décor du « Seigneur des Anneaux », avec la même ambiance fantastique. J’ai fait un détour de 2 heures pour éviter des éboulis…. bref, une journée interminable qui m’a fait douter sur mes capacités à avancer seule et en sécurité en montagne. Pour la première fois en randonnée, j’ai eu peur !

tour glaciers vanoise paysage

Le meilleur moment est celui de pouvoir observer, lors du départ, l’immensité des montagnes à traverser sur le parcours. Elles paraissent alors vivantes et dégagent une puissance bouleversante. L’adrénaline et l’émotion du début de parcours est certainement le moment le plus marquant pour moi. Un autre moment d’exception est mon arrivée au gîte de la première étape. Je me suis suis allongée en début de soirée sur la terrasse en bois, entourée de marmottes et je ne pensais à rien. J’étais juste au bon endroit au bon moment, un instant pur et très apaisant.

Q8 : Les raisons, selon toi, de choisir cet itinéraire ?

Le Tour des Glaciers de la Vanoise permet d’avoir accès à des paysages incroyables et une nature encore sauvage tout en remplissant des critères de sécurité (chemin balisé dans un Parc National) et de confort (nombreux refuges et proximité des villes). C’est un bon itinéraire pour un premier trek en montagne !

vanoise marmotte

Q9 : Tes conseils pour ceux qui veulent emprunter le Tour des Glaciers de la Vanoise ?

Juste foncer ! Ne pas laisser les autres vous faire douter de vos capacités. C’est avant tout une envie personnelle et une belle aventure qui vous attend. Il faut se faire confiance, tout en restant prudent.
D’un point de vue technique, il est préférable de se renseigner avant le départ sur la présence ou non de névés (pour prévoir éventuellement des crampons), de repérer sur une carte toutes les étapes et les paysages à parcourir et de réserver en avance les refuges. Enfin, faire en sorte d’avoir un sac le plus léger possible.

Q10 : Ton prochain trek ?

Je ne pourrai y répondre que trois mois avant le prochain départ, ça semble être mon délai de décisions… Une chose est sûre, ce sera de nouveau dans les montagnes !

ligne de separation

Retrouvez tous mes itinéraires de randonnées en France dans la rubrique dédiée du blog !

2 réponses

  1. J’ai approché plusieurs fois le tour des glaciers de la Vanoise, notamment lors d’une rando autour du Vallaisonnay et au col Aussois et je dois avouer que rien que ces deux itinéraires laissent envisager des paysages superbes pour ce tour !
    Emmanuel Articles récents…La Dolce ViaMy Profile

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CommentLuv badge