Cœur Équestre des 3 Vallées (Savoie) : au galop dans la poudreuse !

Si certains sont accrocs au ski au point d’y consacrer toutes leurs journées à la montagne, je préfère pour ma part varier les plaisirs et découvrir de nouvelles sensations hivernales. Je me suis ainsi laissée entrainer par ma nièce, cavalière passionnée, pour délaisser raquettes et skis au profit de chevaux. Direction le Cœur équestre des 3 vallées, un centre équestre ouvert toute l’année, où j’ai testé la balade en poudreuse et le ski joëring.

A retrouver sur le blog
Parc de la Vanoise, randonnée hivernale et nuit au refuge du Saut

Cœur Équestre des 3 Vallées
Balade dans la réserve naturelle de Tueda

Le grand avantage de cette balade, c’est qu’elle est aussi bien adaptée au cavalier aguerri qu’au mauvais cavalier (dont je fais partie !). Personnellement, je ne pratique l’équitation qu’occasionnellement, le plus souvent en voyage, lorsque le paysage s’y prête (Désert d’Atacama, Plage du Costa-Rica, Forêt de Catalogne…). De balade en balade, l’appréhension a disparu pour laisser place au plaisir de trotter et d’admirer le paysage d’un peu plus haut… Bien-sûr, les moniteurs choisissent toujours mon cheval avec soin et il n’est pas rare que je tombe sur une gentille « tête de mule » préférant suivre le pas général avec prudence que partir au galop vers la liberté !

Au Cœur Equestre de Méribel, Agnès me conseille « Somy, l’instruit » comme compagnon de randonnée : pas trop grand, la robe couleur bai, le regard doux avec une tâche blanche entre les yeux… je tombe instantanément sous son charme. Je comprendrai au fur et à mesure de la balade que Somy sait parfaitement user de ce charme pour m’emmener où il veut… Ma nièce, cavalière aguerrie, monte « Magicien, le malin », plus dynamique et fier, qui n’aura aucune difficulté à partir au galop dans la poudreuse, quand Somy préfèrera rester tranquillement sur le chemin, histoire de ne pas trop se mouiller les pattes.

Notre groupe est constitué de 6 cavalières (que des filles) dont 2 monitrices. La cavalerie du centre n’étant constituée que de 5 chevaux durant l’hiver (complétée de shetlands et poneys), l’une des monitrices monte un poney un peu capricieux qui adore se rouler dans la poudreuse… cavalière ou pas sur le dos !

La balade part du Cœur Équestre de Méribel, emprunte des chemins parfois dédiés aux chevaux, parfois cohabitant avec les marcheurs et les skieurs, pour rejoindre la réserve naturelle de Tueda, quelques centaines de mètres plus haut. L’itinéraire varie entre sentiers en forêts et chemins plus dégagés qui permettent au bon cavalier de partir au galop dans la poudreuse. Personnellement, j’ai préféré les admirer et prendre les photos !

Nous atteignons, après 40 minutes de balade, le hameau de Méribel-Mottaret (1750m), davantage réputé pour son accès rapide à l’ensemble du domaine skiable des 3 Vallées que pour une rencontre avec la cavalerie. L’ambiance est insolite, et les nombreux skieurs que nous croisons, pressés de rejoindre les remontées mécaniques, semblent à fois surpris et enchantés de cette intrusion équine en bas des pistes. J’essaie de diriger Somy pour qu’il n’écrase pas un ski ou une chaise de bar au passage… il se montre plutôt docile.
Nous entrons quelques mètres plus loin dans la réserve naturelle de Tueda, un petit coin de paradis blanc dont je vous ai déjà parlé dans un article sur les vacances à la neige avec bébé. Le lac est recouvert de neige et nous ne nous aventurerons pas cette fois-ci à le traverser. Nous en faisons le tour, marchant doucement sur le chemin (gare à ne pas passer sur les traces des skieurs de fond) ou dans la poudreuse pour les chevaux les plus téméraires. Somy, lui, préfère la version cool, mais à force d’encouragement et d’énergie, j’aurai moi aussi le droit de goûter au plaisir de la poudreuse.

Mon verdict : cette balade de 2 heures ravira aussi bien les cavaliers réguliers que les amateurs de belle nature et de nouvelles sensations hivernales. Trotter sur la neige, c’était une première pour moi et j’ai adoré.

Plus d’informations à retrouver sur le site du Cœur Équestre des 3 Vallées.

Cœur Équestre des 3 Vallées
Initiation au ski joëring

Le ski joëring, qu’est-ce que c’est ?
Cette discipline nous arrive tout droit de Scandinavie, région dans laquelle elle est née (avec des rennes) et a longtemps été utilisée comme moyen de transport avant de devenir un loisir puis un sport de compétition (présenté en démonstration au JO de Saint-Moritz en 1928). Elle se pratique avec un cheval ou un poney attelé tirant un skieur.

Cette fois-ci, nos compagnons d’aventure se nomment « Véline, la blonde platine » et « Blacky ».
S’ils semblent tous les 2 dociles au cours de l’initiation en manège, Véline va soudainement réaffirmer son caractère indépendant (ce n’est pas moi qui pourrait l’en blâmer !) au cours de la balade en forêt. Sans une monitrice bienveillante, je crois que j’aurais fini les 2 skis dans la rivière.

Mais revenons à l’initiation. On apprend à manier les cordages et diriger le cheval au cours de 20 minutes de pas et trot dans le manège, changement de sens, changement de cadence, réglage de la voix pour être sûr de bien se faire entendre. Ça ne marche pas à tous les coups mais Véline répond tout de même globalement bien à mes sollicitions. Entre blondes, le courant semble passer…
En quittant le manège du Cœur Équestre, je comprends vite qu’il ne faut pas simplement être bon skieur pour maîtriser le ski joëring, il faut également être bon cavalier ! Car le cheval, lui, ne demande qu’à retrouver sa liberté, ou rentrer aux écuries, c’est selon le caractère. Et il a été assez difficile pour moi de maîtriser Véline, à l’autre bout de l’attelage, durant les 20 minutes de randonnée en liberté. Ma nièce s’en sort mieux avec Blacky. Le calme revenu, nous profitons d’un terrain dégagé pour partir au galop dans la neige : moment le plus grisant de l’activité !

Mon verdict :  je suis contente d’avoir tester le ski joëring mais j’avoue être restée un peu sur ma faim… car l’allure la plus excitante est sans aucun doute le galop, et mes médiocres qualités de cavalière ne m’ont pas permis d’en profiter pleinement. La discipline s’avère par contre très ludique pour les plus petits. L’attelage est alors constitué de petits shetlands craquants, et le trot suffit à procurer aux enfants de belles sensations de glisse derrière le poney.