L’engouement pour la randonnée n’a jamais été aussi vif. Les français éprouvent de plus en plus le besoin de se reconnecter à la nature, à la fois vivifiante, apaisante et éloignée des pollutions urbaines. Pour que ce plaisir perdure, il nous faut désormais apprendre à randonner responsable, sans importer sur les sentiers nos travers de citadins ultra-pressés et exigeants. Je partage ici mes conseils pour profiter de la nature en la respectant.
Conseil 1 pour randonner responsable
Miser sur un transport peu polluant
Randonner responsable, cela se réfléchit avant même de commencer à marcher ! A quoi bon être vertueux tout au long du sentier si l’on ne se préoccupe pas de son impact environnemental en amont du départ. La voiture, c’est très pratique pour rejoindre les itinéraires de randonnée et souvent plus rapide, mais voilà, c’est aussi le moyen de déplacement qui émet le plus de gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique.
Heureusement, des alternatives existent : les transports en commun, le train, l’autostop, le covoiturage… cela nécessite davantage d’organisation, surtout avec des enfants, mais permet aussi de rendre le voyage plus excitant, riche en rencontres et respectueux de l’environnement.
On délaisse bien-sûr l’avion lorsque cela est possible, d’autant plus que la France et ses voisins recèlent de pépites naturelles facilement accessibles. Et pour ceux qui rêvent néanmoins d’Himalaya ou de Cordillère des Andes, pourquoi ne pas opter pour un voyage au long cours qui permet au voyageur de découvrir une région en profondeur tout en n’émettant pas 3 tonnes de CO2 dans l’atmosphère pour 15 jours d’amusement.
A retrouver sur le blog : Destination sans voiture ni avion, 8 coups de cœur au départ de France.
Conseil 2 pour randonner responsable
Choisir des équipements durables
Voici ma méthode « CAIRN » pour évaluer la nécessité d’acheter ou non un nouvel équipement de randonnée.
Il s’agit de 5 questions à se poser le plus honnêtement possible avant l’achat :
• Confortable : cet équipement me procurera t-il un confort optimal bénéfique à la réussite de mon projet ?
• Adapté : est-il adapté à l’activité envisagée, ces caractéristiques techniques sont-elles appropriées ?
• Indispensable : est-il indispensable ? Puis-je l’emprunter ou le louer s’il s’agit d’un usage ponctuel ?
• Résistant : est-il solide ? sa durée de vie permet t-elle de l’utiliser pendant plusieurs années ?
• Nature : respecte t-il la nature à l’usage ? Sa conception prend-elle en compte le respect de l’environnement ?
Pour savoir si un équipement a été conçu de manière éco-responsable, on se renseigne sur les pratiques de la marque sur son site internet : choix des matériaux, labels, origine des matières premières, processus de fabrication, respect des prestataires, compensation des émissions, actions en faveur de l’environnement etc… Certaines marques françaises, telles que Patagonia, Millet, Vaude, Picture Organic Clothing…, sont d’ores et déjà engagées dans une démarche de développement durable.
Conseil 3 pour randonner responsable
Bannir les contenants plastique
Des millions de tonnes de déchets plastique finissent chaque année dans la nature, des sols aux océans, en passant par l’air et les rivières. Pour participer à la réduction de cette pollution, le randonneur responsable doit impérativement éviter l’usage des produits pré-emballés et bannir les bouteilles en plastique. Ces dernières représentent la forme de déchets que l’on retrouve le plus dans l’ensemble des eaux vives de France ! On opte donc définitivement pour la gourde, que l’on complète éventuellement par un filtre ou des pastilles purificatrices dans les régions où l’eau potable est difficile à trouver.
Attention néanmoins à choisir une gourde solide et sans BPA telles que les gourdes zéro-déchet de SoGourde. La marque française a pour objectif de faire disparaître le plastique à usage unique en proposant des gourdes de qualité pour tous les usages et tous les goûts ainsi que des thermos alimentaires SoGourde permettant de garder les repas au chaud ou au froid.
Conseil 4 pour randonner responsable
Opter pour le zéro déchet
Le principe du zéro déchet en randonnée est le même qu’au quotidien, même s’il peut être parfois plus difficile à mettre en œuvre : limiter au maximum les emballages jetables, délaisser les contenants à usage unique (même pour les enfants), préparer le pique-nique à l’avance, cuisiner ses propres recettes, opter pour des sacs en tissu et contenants durables et récupérer tous les déchets générés au cours de la randonnée. Ramasser les déchets des autres abandonnés dans la nature, c’est aussi très bien !
A retrouver sur le blog : Trousse de voyage bio et zéro déchet : on met quoi dedans ?
Conseil 5 pour randonner responsable
Gare aux déjections !
La pipi-caca en randonnée, on en parle ? La plupart des marcheurs ne considèrent pas cela comme une pollution (puisque les animaux font pareil) alors que nos urines et excréments posent bel et bien des problèmes d’écologie et de sécurité sanitaire sur les sentiers. Sans compter la pollution visuelle et les odeurs nauséabondes qu’ils engendrent. Sur un sentier de 20 km, avec une moyenne de 20 personnes par jour, on estime à environ 1 tonne d’étrons et 3650 litres d’urines déposés par an, déchets non stériles et pouvant mettre jusque un an à se dégrader. On imagine alors mieux l’impact que cela peut avoir sur l’environnement !
Pour randonner responsable, il faut utiliser l’une ou l’autre des techniques suivantes :
• la technique du « remportez-tout », imposée dans certains parcs américains, nécessite de disposer d’un contenant hermétique ou de petits sacs plastiques type sac à caca pour chien,
• la technique du « trou de chat », consiste à creuser (avec une pierre ou une petite pelle rétractable), à bonne distance de tout cours d’eau, un trou d’une profondeur de 20 centimètres pour faciliter la dégradation des déjections par les enzymes présentes dans le sol.
Le papier par contre ne doit pas être laissé sur place, même enterré.
Conseil 6 pour randonner responsable
Rester sur les sentiers
Pour minimiser les traces de son passage dans la nature, il est recommandé de rester sur les sentiers entretenus. La végétation n’y repoussera probablement jamais et ce n’est pas la peine d’augmenter davantage encore l’impact humain en empruntant des chemins de traverse. Si cela est néanmoins nécessaire, il faut éviter de marcher en fil indienne ou trop serrés les uns aux autres et privilégier des zones sableuses ou rocailleuses à des zones plus fragiles telles que les parterres de fleurs, les prairies ou les dunes.
Conseil 7 pour randonner responsable
Respecter les réglementations locales
Afin de préserver le milieu et d’assurer la tranquillité des animaux qui y vivent, le gestionnaire d’un site naturel réglemente un certain nombre de pratiques, non pas pour priver le randonneur de liberté mais bel et bien pour faire perdurer l’harmonie entre l’homme et la nature.
Si cette réglementation est assez homogène au sein des parcs nationaux (interdiction de cueillir, de faire du feu, de camper et d’amener son chien), elles diffèrent généralement d’un sentier à l’autre, notamment en ce qui concerne l’accès aux chiens, aux VTT, et la pratique du bivouac. Mieux vaut en prendre connaissance dès le choix de l’itinéraire, afin d’éviter de devoir faire demi-tour pour raccompagner Médor à la maison !
Conseil 8 pour randonner responsable
Dix photos valent mieux qu’une caresse
Même s’ils nous fascinent, les animaux sauvages doivent être contemplés à distance, en impactant le moins possible leur tranquillité. Il est important de ne pas les toucher afin de ne pas leur transmettre de maladie (et vice-versa), ne pas modifier leurs odeurs qui leur permettent de se reconnaître et de ne pas les habituer à la présence humaine. Pour la même raison, leur donner à manger est également une mauvaise idée : si la rencontre semble unique pour le randonneur, il y a fort à parier que l’animal, lui, n’en est pas à son premier randonneur de la journée ! Même les animaux blessés ne doivent pas être manipulés. Il est alors préférable de contacter le gestionnaire du site qui fera appel à des professionnels pour lui porter assistance.
Le randonneur responsable privilégie l’observation avec des jumelles et bannit les selfies de mauvais goût à proximité des animaux. Un appareil photo de qualité avec télé-objectif est préférable au smartphone afin de pouvoir rester à bonne distance, en n’oubliant pas de désactiver le flash.
Même réflexe pour la flore : dix photos valent mieux qu’une cueillette !
Retrouvez sur le blog l’ensemble de mes articles Treks et Randonnées.
3 réponses
Merci pour ces précieux conseils si bien détaillés.
cyrille Articles récents…8 astuces pour mieux utiliser votre trépied
Très bons conseils 🙂 Il est essentiel de préserver la nature !
Aurel Articles récents…Tricycle bébé évolutif : le top 13
Merci pour ces conseils. La stat pipi/caca fait froid dans le dos…