Je partage dans cet article l’un de mes itinéraires préférés de randonnée en Cappadoce, l’une des régions les plus mystérieuses de Turquie. On y découvre des vallées façonnées depuis des millions d’années par les éléments (laves volcaniques, eau, vent…), bordées de cheminées de fées et abritant des villes souterraines et habitations troglodytes, témoins des civilisations passées.
A retrouver sur le blog
Montgolfière en Cappadoce : vol au-dessus des cheminées de fées
Randonnée en Cappadoce
de Mustafapasa à la Citadelle d’Ortahisar
Jour 1, Cappadoce, nous voilà !
Nuit féérique à Mustafapasa
La meilleure saison pour visiter la Cappadoce s’étend de mai à octobre, pour éviter le froid. La Cappadoce est en effet située sur des hauts plateaux à plus de 1000 mètres d’altitude et les hivers sont rigoureux. Fin Octobre, nous avons encore pu profiter de très belles journées.
La région dispose de 2 aéroports mais les liaisons entre Istanbul et Kayseri semblent plus régulières. Des navettes relient la gare routière de Kayseri à Gorëme, mais le plus simple, surtout si vous ne logez pas à Gorëme, est de se renseigner auprès de l’hôtel qui assure la plupart du temps le transfert (≈ 7€ par personne pour 1h de trajet).
Nous avons passé une première nuit féérique en Cappadoce, dans le vieux village grec de Mustafapasa, beaucoup moins fréquenté que Gorëme. La région est renommée pour ses hôtels troglodytes et nous allons en découvrir plusieurs au cours de notre séjour. Le Jerveni Cave Hotel est celui qui nous a le plus séduit, parce que c’était le premier… mais surtout parce que nous avons dormi dans l’une des plus belles chambres de l’hôtel. C’est en fait une grande grotte aux allures de caserne d’Ali Baba, scellée par une grosse pierre de 400 kg servant de porte contre l’envahisseur, mais avec tout le confort moderne (chauffage, wifi et baignoire spa).
Plus d’informations sur le site du Jerveni Cave Hotel
Jour 2, Randonnée en Cappadoce
Vallées de Gomeda et Uzengi
Distance : 15 km
Dénivelé : 100 mètres
Durée : 1 journée (≈ 5 heures de marche)
Autrefois prospère et nommé Sinassos, le village de Mustafapasa était exclusivement peuplé de Grecs orthodoxes jusqu’en 1924. Ces derniers furent alors contraints de quitter leurs belles résidences lors de l’échange obligatoire des populations entre la Grèce et la Turquie acté par le Traité de Lausanne à la fin de la Première Guerre Mondiale. Cet échange est l’un des déracinements les plus tragiques de l’histoire du peuple grec.
Deux églises et quelques résidences témoignent du passé grec et prospère du village mais ce sont surtout ses hôtels de charme (loin de la foule de Gorëme) qui attirent aujourd’hui les touristes. Lors de notre passage, le village était néanmoins quasi désert…
A 2 km au Sud Ouest du village, (voir plan), nous rejoignons l’entrée de la vallée de Gomeda.
Nous découvrons un territoire rocheux, terre d’accueil d’une vingtaine de civilisations ayant su profiter de cet environnement, au premier abord hostile, avec ses pics et pointes qu’il faut sans cesse contourner. Dans ces roches, ont été construits des villages entiers et des canaux d’irrigation perfectionnés permettant d’alimenter la population et d’irriguer les jardins. Il reste de nombreuses traces de ces habitations troglodytes ainsi que des structures toute particulières taillées dans la pierre depuis le 18ème siècle… des pigeonniers.
Ces demeures de pigeons, construites dans la roche sur plusieurs étages, ont longtemps fait la richesse de la région : les oiseaux et les œufs servant de nourriture aux populations locales, la fiente servant d’engrais pour les champs de toute la Turquie. Beaucoup de pigeonniers sont encore en service aujourd’hui, on les reconnait au fait que leurs accès soient fermés.
Le sentier traverse aussi des champs sauvages, véritables petits jardins d’Eden où poussent différents arbres fruitiers et des vignes… Nous débouchons sur une falaise recouverte de niches et cavités variées, dans lesquelles nous découvrons des salles préservées, des pigeonniers encore en bon état bien qu’abandonnés… terrain d’aventure infini pour les amateurs de cache-cache en pleine nature.
Entre les vallées de Gomeda et de Uzengi, se trouve une aire de pique-nique assez folklorique située entre plusieurs pigeonniers. Des tables sont à disposition et il est possible d’y allumer un feu, ce que nous ne manquons pas de faire pour griller nos saucisses turques. Cela demande un peu d’organisation mais c’est vraiment beaucoup plus sympa que d’engloutir un sandwich en quelques minutes…
Notre chemin nous mène ensuite dans la vallée de Uzengi, nom de la rivière que nous longeons et d’où jaillissent des sources d’eau pétillante censée faciliter la digestion. On remplit évidemment nos bouteilles ! Tunnels dans la roche, pigeonniers, jardins et vignobles, la randonnée offre un paysage fantastique.
En nous dirigeant vers la vallée de Pancarlik, nous découvrons les églises de Kepez, sculptées dans la falaise ou au cœur même des cônes de tuf, lieux de culte ravagés par le temps et les éléments, fragiles témoins d’une civilisation passée. A l’abri du vent et de la lumière, certains motifs colorés apparaissent encore… mais pour combien de temps ? Aussi beau et émouvant soit-il, ce site, non protégé, finira bientôt comme un château de sable…
Un peu plus loin, un panneau criblé de balles annonce l’église de Pancarlik, dédiée à Saint-Théodore. Un gardien nous accueille avec un large sourire, à priori peu sollicité en cette période automnale (entrée ≈ 1€). L’église de Pancarlik est également creusée dans une grosse cheminée de fée isolée mais mieux préservée que celles de Kepez. Son plafond est recouvert de fresques colorées, à dominante rouge et vert, datant du 11ème siècle.
Émerveillés par cette première journée de randonnée en Cappadoce, nous atteignons le village de Ortahisar, dominé par un énorme piton de tuf volcanique, imposante citadelle criblée de tunnels.
Nazim nous accueille dans son hôtel « Chez Nazim » avec quelques mots en français et un merveilleux dîner composé de légumes et de grillades au feu de bois. Les chambres sont creusées dans la roche, la plupart du temps sans même une fenêtre. Une nuit dans la peau d’un ours ! Je bénéficie pour ma part d’une vaste grotte avec fenêtre et vue sur la falaise… mais pas très bien isolée et je dormirai avec toutes les couvertures laissés par mon hôte.
Plus d’informations sur le site de l’hôtel Chez Nazim
Autre itinéraire de randonnée en Cappadoce à retrouver sur le blog
Randonnée en Cappadoce : entre cheminées de fées et villages troglodytes
Ce séjour en Cappadoce a été organisé par l’agence Turcap.
mail : info@turcap.com
7 réponses
Vos photos sont magnifiques! On a tellement hâte d’y être surtout après lu votre article!
On voit toujours des photos du ciel de la Capadocce et c’est magnifique. J’ai comme une révélation en lisant ton article sur des rando’ au sol bien sûr ! c’est une super idée de voyage ça, merci !
D’autres articles paraitront bientôt sur la Cappadoce pour préparer ton voyage 😉