Le fiston n’étant pas encore en âge de m’accompagner sur les sentiers alpins, j’en profite désormais pour découvrir de nouvelles régions ayant à cœur de vivre en harmonie avec la nature. C’est ainsi que j’ai fait connaissance du Pays de Bitche, séduite par son environnement, ses itinéraires de randonnée et sa situation proche de la frontière.
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Pays de Bitche, poumon vert de la Lorraine
Le Pays de Bitche est une région naturelle française, située au Nord-Est de la Lorraine, une sorte de goulot d’étranglement entre l’Alsace et l’Allemagne. La ville de Bitche, surveillée par son imposante citadelle, en est le chef-lieu et compte un peu plus de 5000 habitants. Ayant vécu en Lorraine, j’ai souvent entendu parler de cette région comme une contrée à part et enchanteresse. Le Pays de Bitche fait en effet partie de ces régions mystérieuses dont on entend parler avec douceur mais que peu connaissent en vérité… Sa plus grande richesse, selon moi, est d’appartenir au Parc Naturel des Vosges du Nord.
Comme son nom ne l’indique pas, le Parc Naturel des Vosges du Nord est à cheval entre les départements de Moselle (Lorraine) et du Bas-Rhin (Alsace), et non pas dans le département des Vosges… tout comme il n’est pas centré sur le massif vosgien mais uniquement sur sa partie la plus septentrionale !
Le Parc National des Vosges du Nord, créé en 1975, est également classé réserve mondiale de la biosphère par l’UNESCO pour la richesse de son patrimoine naturel et ses nombreuses actions de protection de l’environnement. Depuis 1998, en association avec le Naturpark Pfälzerwald allemand, le PNR des Vosges du Nord est classé en réserve de biosphère transfrontalière, joli symbole d’union dans une région historiquement malmené par son emplacement entre les deux pays.
PNR des Vosges du Nord en chiffres
133 000 hectares
111 communes et 90 000 habitants
65 % de couverture forestière
600 hectares de sites naturels sous protection juridique
Point culminant : le Grand Wintersberg (581 mètres)
2 600 km d’itinéraires de randonnées pédestres, équestres ou cyclistes
Découverte n°1 en Pays de Bitche
Randonnée pédestre entre étangs et châteaux
Départ : Etang de Hanau (parking), suivre la D162 depuis Philippsbourg,
Période : de Mai à Octobre (observation des espèces),
Durée : 5 à 6h (en boucle),
Dénivelé : 350 mètres,
Carte IGN : 3713 ET Pays de Bitche,
Conseils : respecter les consignes du PNR notamment à proximité du rocher de l’Erbsenfelsen (zone de nidification du faucon pèlerin), pantalons longs (zone de tiques) et chaussures de randonnée conseillés.
A partir du parking de l’Etang d’Hanau, on suit un sentier découverte bien aménagé « De la tourbière à la forêt » pendant 15 à 30 minutes, en fonction du temps passé devant chaque panneau informatif sur le processus d’évolution de la tourbière, milieu naturel rare qui nécessite des milliers d’années pour se former.
On arrive ensuite sur une route forestière puis dans un pré que l’on traverse en direction du village de Waldeck (vue sur les ruines du château). Après le village, on rejoint le GR532 en direction du rocher de l’Erbsenfelsen. Le rocher de l’Erbsenfelsen fait partie des plus belles curiosités naturelles du Pays de Bitche, son érosion lui ayant donné une forme atypique et spectaculaire, une sorte de champignon géant doté d’une large ouverture en son centre qui ravira les photographes. C’est aussi, de mars à juin, un lieu de nidification du faucon pèlerin, l’un des hôtes les plus emblématiques des rochers du Pays de Bitche.
On prend ensuite la direction du château de Falkenstein. Plusieurs variantes sont possibles, la plus jolie étant celle passant par l’Etang de Erbsenweiher et le château de Rothenbourg (balisage Club Vosgien anneau rouge). Après le château de Rothenbourg, le balisage rond bleu nous mène jusqu’au château de Falkenstein posé que le rocher du faucon. C’est un château semi-troglodyte, taillé dans le grès modelé par les intempéries. Il est accessible au randonneur et offre un joli panorama sur la vallée de la Zinsel.
On descend enfin tout droit vers l’Étang de Lieschbach, avant de rejoindre l’étang de Hanau par le sentier balisé d’une croix bleue.
14 circuits de randonnée à retrouver sur le site de l’Office du Tourisme du Pays de Bitche.
Découverte n°2 en Pays de Bitche
Randonnée transfrontalière à vélo
Le Pays de Bitche est également équipé de plusieurs pistes cyclables. Nous avons choisi d’emprunter la piste transfrontalière « Le vent dans le dos » reliant Saint-Louis-les-Bitche à Pirmasens en Allemagne, pour le plaisir de franchir une frontière.
Le parcours entier a une distance de 41 km, la plus grande partie se faisant sur sentiers forestiers et pistes cyclables bien aménagées. Il y a peu de dénivelé et pas de difficulté particulière, si ce n’est la distance, mais il est possible de n’en faire qu’une partie. J’ai emprunté la piste depuis Bitche jusque la frontière franco-allemande (peu après Waldhouse) sur 35 km (A/R) : un joli itinéraire de 3 heures dans un environnement forestier bucolique, sur lequel on croise 3 villages, quelques autres cyclistes, chevaux et chameaux.
Cette escapade a également été pour moi l’occasion d’essayer un vélo à assistance électrique, loué par l’office du tourisme du Pays de Bitche. La prise en main ne nécessite que quelques minutes et on atteint facilement la vitesse de 25km/h, même avec mini-voyageur dans le siège bébé.
Découverte n°3 en Pays de Bitche
le Domaine de la Voie Lactée
C’est l’un des plus grands élevages de chevaux Haflinger d’Europe. Il s’étend sur environ 120 hectares de prairies et de cultures, aire de détente et de jeux de 50 juments et 3 étalons, accompagnés de leurs poulains. Dans cette région de Lorraine qui a reçu le label de réserve de la biosphère mondiale, les conditions sont idéales pour mener à bien ce défi d’élevage et de production de lait de jument biologique. En optant pour la production locale et l’agriculture biodynamique, les propriétaires donnent aux juments la meilleure qualité de céréales, de foin et de luzerne, tout en respectant l’environnement.
La première étape de la production de lait de jument est la reproduction des chevaux, qui se fait en liberté : 50 juments pour 3 étalons. Après 11 mois de gestation, les poulains (30 à 35 naissances par an) naissent généralement au cours du mois d’Avril, et la traite des juments ne débute qu’à la fin du mois de juillet pour permettre aux poulains de bénéficier de l’intégralité du lait de leur mère durant les 4 premiers mois de leur vie. Le lait de jument est recueilli durant un mois et demi au cours de 5 traites journalières, à raison de 4 litres par jour et par jument (à comparer aux 25 litres journaliers produits par une vache laitière). Les poulains retrouvent ensuite l’intégralité du lait de leur mère pour n’être sevrés qu’au mois de décembre. Ils sont alors débourrés sur le domaine avant d’être revendus.
Le lait de jument est le lait animal dont la composition se rapproche le plus du lait maternel. Il est pauvre en caséine, ce qui le rend non allergène et plus digeste, et très riche en lysozyme, un précieux anti-microbien. Il est également riche en acides gras monosaturés, contribuant à la diminution du mauvais cholestérol, en lactoferrine, antioxydant facilitant l’absorption de fer, ainsi qu’en vitamines C et D. Bref… un élixir de jouvence longtemps utilisé par les médecins de campagne pour soigner les bébés ou des adultes atteints de diverses pathologies. Sous forme de gélules, en lyophilisé ou même cryo-précipité, le lait de jument est conditionné sous toutes les formes pour permettre à chacun de bénéficier des bienfaits de ce précieux breuvage.
Toutes les informations à retrouver sur le site de la Voie Lactée.
Découverte n°4 en Pays de Bitche
le Camping de Muhlenbach
Implanté au cœur de la forêt emblématique du Pays de Bitche, tout au bout de la route menant au village de Sturzelbronn, à quelques kilomètres de la frontière allemande, le camping de Muhlenbach est un petit coin de paradis du Pays de Bitche, pour les amoureux de nature recherchant calme et authenticité. Le temps semble ne pas s’écouler ici avec la même frénésie qu’ailleurs, pour le bien-être des campeurs qui apprécient de ralentir leur rythme de vie, de profiter davantage de l’instant présent, seul ou en famille, en lien avec la nature, sans réseau mobile…
Les emplacements pour mobil-home ou tente se situent en bordure d’un étang réservé à la pêche et à la baignade, entouré de vastes forêts aux couleurs changeantes en fonction des saisons. Le camping est également équipé d’aires de jeux, d’un parc de fitness en plein air, d’une bibliothèque et d’une épicerie. Le restaurant le plus proche se situe dans le village à 1km du camping. Adeptes des hébergements insolites, nous avons choisi de loger dans une roulotte, très bien équipée. C’était une première pour mini-voyageur et moi et nous avons été conquis !
Camping du Muhlenbach : ouvert du 1er avril au 30 septembre, à partir de 25€ la nuit.
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