Si certains sites naturels sont aujourd’hui victimes du tourisme de masse, il existe heureusement encore de nombreuses régions préservées dans le monde, difficilement accessibles ou protégées, où la nature ne cesse de nous émerveiller. Histoire de rééquilibrer un peu les choses, je vous propose dans cet article quelques destinations peu prisées mais tout à fait propices à un voyage nature insolite.
Direction l’Albanie, la Guyane, le Tibet et l’île de Madagascar… en dehors des sentiers battus !
Voyage nature insolite
4 destinations préservées du tourisme de masse
L’Albanie, joyau naturel méconnu de l’Europe
• Pourquoi ?
Inutile de partir à l’autre bout du Monde pour s’offrir un voyage nature insolite en dehors des sentiers battus. Au sud-est de l’Europe, l’Albanie s’ouvre lentement au tourisme et dévoile avec pudeur des trésors naturels variés, entre mer, lacs et montagne. Ses reliefs isolent des régions entières où il est possible de randonner dans des paysages grandioses sans rencontrer âme qui vive ! Plus d’un tiers du territoire est recouvert d’une forêt encore préservée dans laquelle de nombreux animaux sauvages tels que loups, ours et chamois, restent observables. Avec un peu de chance et beaucoup de patience, on peut même y croiser le lynx. Autre lieu méconnu, le lac d’Ohrid est l’un des plus vieux lacs au monde et le plus profond des Balkans. Il possède une flore et une faune unique et abrite de nombreuses espèces endémiques.
Parmi les 15 parcs nationaux que compte l’Albanie, ceux de la vallée de Valbona et de Thethi, situés au nord du pays, enchanteront à coup sûr les randonneurs et amoureux de nature par leur isolement et leur paysages variés. Autres points d’intérêt de l’Albanie : ses sites archéologiques, ses villages historiques et ses cités classées au patrimoine mondial de l’UNESCO (Berat, Girokastra…).
• On part quand ? de mai à septembre.
• On y va comment ? par voies terrestres, maritimes ou aériennes (vol direct depuis Paris), en fonction des aspirations de chacun et de la durée du voyage. Les pistes d’accès aux parcs nationaux étant parfois rocailleuses, les sentiers pas toujours bien délimités et la faune sauvage cachée, mieux vaut partir accompagné pour un premier voyage nature insolite en Albanie. A titre d’exemple, le circuit en Albanie proposé par les Covoyageurs me parait idéal pour allier randonnées, visites de sites historiques et échanges culturels.
• On a besoin de quoi ? une carte d’identité, des lekë (monnaie locale), des chaussures de marche et des vêtements adaptés aux activités projetées.
Mais qui sont les Covoyageurs ?
des voyageurs célibataires ou monoparentaux qui décident de se réunir
pour ne plus voyager seul vers l’une des 50 destinations proposées
par l’agence de voyage du même nom qui leur est entièrement dédiée.
La Guyane, trésor de biodiversité
• Pourquoi ?
La Guyane est l’un des territoires les plus riches du monde en matière de biodiversité végétale et animale. La majorité du territoire est recouverte d’une forêt équatoriale, en grande partie primaire, dans laquelle cohabitent des milliers d’espèces animales et végétales. On part donc en Guyane pour découvrir cet environnement unique au monde et pouvoir observer caïmans, saïmiris, paresseux, tamanoirs, tapirs, agoutis, toucans, ibis rouges, aras… dans leur milieu naturel. Les jaguars sont bien présents aussi mais vivent cachés.
Le tourisme y est encore peu développé, ce qui rend ce voyage nature insolite et authentique. Les nuits se font souvent en carbet, suspendu dans un hamac, et les immersions en forêt en pirogue ou canoë. A partir du mois d’avril, on peut également observer, en se promenant avec discrétion sur les plages, la ponte des tortues luths, vertes et olivâtres sans que cela ne soit devenue une excursion de masse payante comme c’est trop souvent le cas dans les destinations touristiques. Autres points d’intérêt de la Guyane : sa population multi-ethnique (amérindiens, bushinengués, hmongs, créoles, chinois…) aux coutumes riches et variées, les vestiges de l’ancien bagne, les marchés animés et la possibilité d’assister à un décollage de fusée à quelques kilomètres seulement de la zone de lancement.
• On part quand ? de juillet à décembre (saison sèche) ou en février pour le carnaval.
• On y va comment ? en avion (vol direct depuis Paris sur Air France ou Air Caraïbes). Inutile de faire appel à une agence de voyages pour visiter la partie littorale de Guyane. Pour explorer l’intérieur du territoire, il est par contre fortement recommandé d’être accompagné par un guide local.
• On a besoin de quoi ? une carte d’identité, un vaccin contre la fièvre jaune (obligatoire), un traitement antipaludique uniquement à l’intérieur des terres, un répulsif contre les moustiques, des habits longs, une lampe frontale et des chaussures de marche.
Le Tibet, mystérieux toit du monde
• Pourquoi ?
Mystique et mystérieux, sa situation au sud-ouest de la Chine et aux portes de l’Himalaya, en fait une destination nature insolite, surnommée le « Toit du Monde ». Le Tibet est en effet le plateau habité le plus élevé de la planète, avec une altitude moyenne de 4900 mètres. Pour y accéder, je conseille d’emprunter la ligne ferroviaire Qing-Zang reliant Golmud à Lhassa (1150 km) dans un environnement désertique composé de hauts plateaux gelés et parsemés de quelques villages. Si ce « serpent de fer » ondulant entre yaks et sommets enneigés peut paraître incongru, il a l’avantage, en s’élevant lentement vers Lhassa, de permettre au visiteur de réduire les effets du Mal Aigu des Montagnes !
Un road trip au Tibet est la promesse d’une expérience unique dans des paysages grandioses, au gré des drapeaux de prières, chörtens et monastères. Le plus élevé, Rongpuk, se trouve à 5100 mètres d’altitude, sur la route vers le camp de base de l’Everest qui offre des points de vue à couper le souffle sur le plus haut sommet du monde. Le Tibet reste une destination préservée du fait de son accessibilité difficile, due à l’altitude mais également à la complexité des formalités (visa chinois, permis de circuler, itinéraire prédéfini, accompagnement obligatoire par une agence de voyage, fermeture régulière du territoire par les autorités chinoises…). Pour éviter ces contraintes, certains lui préfèrent son cousin indien, le Ladakh.
• On part quand ? mai-juin ou septembre-octobre (sec et ensoleillé).
• On y va comment ? en avion jusqu’en Chine. Bien que Lhassa dispose de son propre aéroport, je conseille d’emprunter le train entre Lanzhou et Lhassa (23h) pour vivre une expérience unique et réduire les effets du MAM. Il est obligatoire d’être accompagné d’un guide chinois lors de tout séjour au Tibet et donc de passer par une agence (locale ou française) qui se chargera également des formalités.
• On a besoin de quoi ? un passeport, un visa chinois, un permis de circuler, un guide, des yuans (monnaie chinoise) et des vêtements chauds.
Madagascar, la perle fragile de l’océan indien
• Pourquoi ?
Madagascar est un véritable joyau écologique abritant de très nombreuses espèces animales et végétales endémiques de l’île. Avec une centaine d’espèces différentes, le lémurien y est la star incontestée, aux côtés du baobab, emblème de la flore malgache. La fragilité de l’île rouge, victime de déforestation, de pillage des ressources naturelles et d’une mauvaise gestion des déchets, incite un grand nombre d’associations à s’orienter vers un tourisme éco-responsable, prônant non seulement des activités et hébergements touristiques plus respectueux de l’environnement mais également plus solidaires des populations.
De nombreux parcs et réserves naturels font le bonheur des marcheurs, enchantés par les rencontres avec la faune et les paysages variés, de jungle, forêt, canyons, cascades ou encore pinacles de calcaire (Tsingy de Bemaraha). Certaines petites îles, au large de la grande, sont de véritables coins de paradis, également propices à l’observation des baleines à bosse de juin à septembre. J’ai pour ma part eu un véritable coup de cœur pour la province de Majunga, au nord-ouest de l’île, ses côtes désertes aux paysages colorés, ses rivières vivantes où les pirogues, transportant denrées, animaux ou passagers, se croisent paisiblement, ses villages au confort rudimentaire où les enfants rient et jouent avec spontanéité, ses incroyables couchers de soleil…
• On part quand ? de mai à septembre.
• On y va comment ? en avion (vol direct depuis Paris sur Air France, Air Madagascar ou Corsair).
Madagascar peut se visiter sans agence de voyage, mais il est vivement conseillé de solliciter un guide local dans les régions isolées. Sa connaissance du territoire et des populations permet de profiter pleinement de ce voyage nature insolite. Gare également à l’état des routes, que ce soit avec une voiture de location ou en taxi-brousse.
• On a besoin de quoi ? un passeport, un visa électronique, un traitement antipaludique, un répulsif contre les moustiques, des habits longs, de la crème solaire et des chaussures de marche.
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