Le best-of de Thomas – 10 ans
_ Se faufiler entre les roches volcaniques et les volutes de soufre de l’Etna,
_ Admirer les effusions de lave depuis les pentes du Stromboli,
_ Explorer l’île de Stromboli tel un aventurier.
Le best-of de Céline – adulte
_ Plonger dans une atmosphère primitive près des cratères de l’Etna,
_ Capturer en images le spectacle incandescent du Stromboli,
_ Goûter pleinement au contraste des ambiances.
Pour découvrir les volcans de Sicile, privilégier le printemps ou l’automne afin d’éviter une trop forte affluence. Notre séjour s’est déroulé fin octobre, parfait pour être au calme avec encore la possibilité de baignade.
Ne pas oublier : des vêtements très chauds avec bonnet et gants pour l’ascension de l’Etna, un buff pour se protéger des fumées et des poussières et le maillot de bain pour la baignade au pied du Stromboli. De bonnes chaussures running suffisent pour le Stromboli mais préférez des chaussures de randonnée pour l’Etna.
L'ETNA, grandeur et puissance
Altitude : 3330 mètres – le plus haut volcan et le plus actif d’Europe.
Montée sans guide possible jusque 2900 mètres, mais je conseille vivement l’option guide pour pouvoir approcher au plus près des cratères.
Accès à pieds ou en 4*4. Accès en funiculaire jusque 2500 mètres depuis la face sud.
Nous avons opter pour la face nord, un peu moins fréquentée, avec l’agence Go-Etna.
Le soleil se lève sur Catane lorsque nous entamons l’ascension de l’Etna. Le géant sicilien nous accueille dans un décor lunaire où chaque pas est un effort pour atteindre le sommet à 3400 mètres d’altitude.
Depuis Piano Provenzana, la face nord de l’Etna s’ouvre comme une porte vers un autre monde. Très vite, la végétation disparaît pour laisser place à un univers minéral. Les coulées de lave figées s’étendent à perte de vue, noires et rugueuses, sculptées par les éruptions passées. On a l’impression de marcher sur une mer pétrifiée, figée dans son mouvement. Plus haut, les cratères fumants se dessinent dans le paysage, et des volutes de soufre s’élèvent, portées par le vent. L’air est chargé d’une odeur âcre, presque étouffante, qui rappelle que la terre ici n’est jamais vraiment endormie.
Après les cahots du camion 4×4 qui nous a hissés sur les pistes volcaniques, la marche commence. Le sol est instable, fait de cendres et de scories qui glissent sous les pas. Chaque foulée demande un effort supplémentaire, comme si la montagne voulait tester notre détermination. Le souffle se raccourcit rapidement, l’air se fait plus rare, et le vent glacial balaie les pentes. Ce contraste est saisissant : le froid mord le visage tandis que la chaleur monte du sol, perceptible sous les semelles. L’odeur de soufre en incommode certains tandis que par endroits, la terre est tiède, presque brûlante, rappelant que sous cette croûte noire, le feu continue de travailler.
Et puis, au sommet, le regard s’ouvre. Derrière les cratères fumants, la Sicile se déploie dans toute son ampleur. Catane scintille au loin, la mer s’étend comme une nappe d’argent, et les villages paraissent minuscules, accrochés aux flancs de la montagne. La sensation est vertigineuse : on domine l’île, comme si l’Etna offrait une carte vivante de son territoire.
Arrivé près des cratères, l’ambiance devient irréelle. Le silence est impressionnant, seulement troublé par le grondement sourd qui semble venir des entrailles de la montagne. On se sent minuscule face à cette force brute, comme invité à contempler un spectacle qui nous dépasse. L’humilité s’impose naturellement : ici, l’homme n’est qu’un visiteur de passage. La fascination, elle, est totale : voir la terre respirer, sentir son énergie, c’est toucher du doigt quelque chose de primordial, presque sacré.
VoyageBas Carbone – LA SICILE EN TRAIN
Pour rejoindre la Sicile depuis Turin en train,
il suffit de prendre un InterCity Notte ou une combinaison de trains Trenitalia
qui traversent toute l’Italie jusqu’au détroit de Messine.
Le trajet dure environ 19h selon les correspondances
et il a la particularité unique de faire monter le train
directement à bord d’un ferry pour traverser le détroit de Messine.
Une fois en Sicile, le train poursuit sa route vers les principales villes de l’île, comme Catane, Palerme ou Syracuse.
Le STROMBOLI, l'incandescent
L’île de Stromboli est la plus éloignée des îles éoliennes, elle se situe à environ 2h45 de bateau de Milazzo et 1h25 de Messine. Le temps de traversée dépend surtout du bateau et de la compagnie empruntée.
Mon conseil : Prévoyez de la marge pour vos correspondances après votre séjour à Stromboli car en cas de forts vents, la plupart des bateaux ne desservent plus l’île de Stromboli et il faudra attendre 24h à 48h avant de pouvoir repartir.
Le Stromboli est réputé pour son activité presque continue. Jour après jour, il gronde, projette des panaches de fumée épaisse, éjecte des blocs incandescents et laisse jaillir des gerbes de lave avec une régularité impressionnante. Cette dynamique permanente, combinée à la relative facilité d’observation depuis les zones autorisées, en fait l’un des volcans actifs les plus accessibles et captivants au monde.
L’ascension du Stromboli, telle qu’on l’a vécue en famille, commence bien avant la pente : elle naît dans les ruelles blanches du village, dans cette lumière si particulière des îles Éoliennes, et dans l’excitation de marcher de nouveau sur un volcan actif.
Depuis les dernières éruptions importantes de 2019 et de 2022, l’accès au sommet est interdit, et les randonnées se font uniquement jusqu’aux belvédères autorisés, à environ 400 mètres d’altitude accompagné par un guide ou 290 mètres d’altitude non accompagné. Cela ne retire rien à la magie, au contraire : on avance avec la conscience d’être dans un lieu vivant, puissant, qu’il faut approcher avec respect.
La montée se fait en fin d’après-midi, pour arriver au point de vue au moment où la nuit tombe. Le sentier serpente entre les genêts, les coulées de cendres et les roches sombres. Les enfants observent tout et on avance à un rythme tranquille, adapté à chacun. Le guide raconte l’histoire du volcan, les différentes phases d’activité, et donne les consignes de sécurité. C’est rassurant, surtout en famille.
Petit à petit, la mer se transforme en un immense miroir bleu derrière nous, puis en une ombre profonde lorsque le soleil disparaît. Le vent se lève, plus frais, et on enfile les coupe-vent. Même en plein été, il fait froid là-haut dès que la lumière baisse.
Arrivés au belvédère, on s’installe en silence. On n’est pas au sommet, mais on est exactement là où il faut être. Devant nous, le Stromboli respire. On entend d’abord un grondement sourd, presque animal, puis une première explosion illumine la nuit. Les gerbes incandescentes montent, retombent dans le cratère, et les enfants restent bouche bée. Nous aussi, d’ailleurs. C’est un spectacle brut, hypnotique, qui fait oublier la fatigue de la montée.
La descente se fait à la lumière des lampes frontales, dans une ambiance joyeuse.
Au final, même sans atteindre le sommet, l’ascension du Stromboli reste une expérience profondément marquante. C’est une rencontre avec un volcan vivant et un souvenir qui s’ancre durablement, un mélange de fascination, d’humilité et de joie simple d’avoir vécu ça en famille.