Vallée de la Dordogne, voyage dans le temps au bord de l’Espérance

La Vallée de la Dordogne…  J’avais entendu dire qu’il y avait là-bas plusieurs villages médiévaux classés plus beaux villages de France, une grotte fascinante surnommée la chapelle sixtine de l’art pariétal, un gouffre géant détenu par le diable lui-même et des centaines de kilomètres de sentiers de randonnée pédestre, vélo et canoé. En réalité,  j’ai un peu dépassé le territoire de la Vallée de la Dordogne pour réaliser un road trip à la frontière entre Nouvelle Aquitaine et Occitanie, du sud du Périgord au Nord de la Dordogne. Je partage mes coups de cœur dans cet article.

Retrouvez mon témoignage sur le site de Voyages et Enfants :
Vallée de la Dordogne en famille, nos 8 sites préférés pour partir à l’aventure !

Sarlat-La-Canéda, ville d’Art et d’Histoire

C’est dans la capitale du Périgord Noir que je commence mon exploration de la région. Autant vous dire que le dépaysement est total : pénétrer dans la ville de Sarlat, c’est faire un bon en arrière de 500 ans, direction le Moyen-Âge !
Bienheureuse décision que de faire de cette ville l’une des premières à bénéficier de la loi Malraux pour la préservation du patrimoine historique, elle est aujourd’hui un joyau architectural, le plus vaste secteur sauvegardé d’Europe et un témoin inestimable de la période médiévale et Renaissance.

Je découvre le palais épiscopal datant du XIVème siècle ainsi que la cathédrale gothique Saint-Sacerdos, abritant les orgues de Jean-François l’Epine récemment restaurés. Je poursuis mon parcours par le jardin des Enfeus pour atteindre un monument à la forme étrange, la Lanterne des Morts.
L’itinéraire officiel transmis par l’Office du Tourisme permet ainsi de découvrir les plus beaux monuments historiques de la ville en ≈ 2 heures, mais moi, ce que je préfère, c’est me perdre dans les ruelles étroites… en me prenant pour un prince !

Qui peut bien vivre derrière ces façades d’hôtels particuliers parfaitement préservés ?
Je croise 3 petites oies en bronze sur l’une des places emblématique de la cité, je me remémore quelques vers du poète Etienne de La Boétie en passant devant sa maison natale, j’essaie de reproduire en photo la couleur dorée des pierres du Périgord (en vain) et j’atteins doucement la place de la Liberté, centre névralgique de la ville, qui accueille un marché renommé où l’on trouve les meilleures spécialités de la région (foie gras, truffe, noix…).
J’aime découvrir une ville ainsi, au fil de mes pas et de mes pensées, suivant mon instinct, m’arrêtant de temps en temps sur une place ensoleillée ou en terrasse… mais pour s’imprégner davantage de l’histoire de la cité et de ses légendes, rien de telle qu’une visite découverte ou théâtralisée organisée par l’Ofice du Tourisme de Sarlat.

Best-of des plus beaux villages de France
en Vallée de la Dordogne

La Vallée de la Dordogne regorge de villages charmants, témoins du passé, constitués de maisons de pierre et situés dans un environnement fascinant, blottis sur une falaise ou en bordure de la rivière Espérance. Plusieurs des plus beaux villages de France se trouvent dans cette région, offrant une exploration sans fin aux mordus de vieilles pierres.
La meilleure manière de les approcher reste bien-sûr à pied, et de nombreux sentiers de grandes et petites randonnées permettent de les relier en profitant des vastes panoramas sur la vallée de la Dordogne. Promis, je partagerai bientôt sur le blog mon itinéraire de randonnée autour de Vézac !

Chaque village a son charme mais si je ne devais en choisir que 3, ce serait :

La Roque-Gageac, petit paradis terrestre entre falaise et rivière

Mon coup de cœur ! Les maisons de pierre ocre aux toitures de lauze semblent avoir été sculptées dans la falaise, surplombant la Dordogne. Un jardin exotique a été aménagé, donnant aux ruelles médiévales des allures de paradis terrestre.
Depuis les Jardins suspendus de Marqueyssac, la vue panoramique du village se reflétant dans la rivière Espérance est de toute beauté.

Beynac-et-Cazenac, le château surveillant la Dordogne

Surplombant la Dordogne, le château fait partie des plus réputés de la région. Il faut un peu de courage pour y grimper depuis le bas du village mais le charme de Beynac est tel que l’on trouve toujours un prétexte pour s’arrêter et souffler ! L’atmosphère du château a incité plusieurs cinéastes à le choisir comme décor et c’est ici que furent tournées plusieurs scènes du film « Jeanne D’Arc » de Luc Besson en juillet 1998.
Au bord de la rivière, les gabariers sont toujours présents, pour vous conter les aventures des marchands d’antan au cours d’une promenade fluviale longeant quelques-uns des plus beaux châteaux du Périgord (Castelnaud sur la photo), témoins de la guerre de Cent Ans.

Domme, bastide médiévale perchée sur une falaise

La bastide de Domme, entièrement fortifiée et perchée à 210 mètres d’altitude, surplombe la Dordogne.
Traversée par le GR64, elle est une escale idéale pour le randonneur qui appréciera son patrimoine architectural, naturel et gastronomique. A voir : le belvédère de la Barre pour la vue sur la vallée de la Dordogne, la grotte qui servit souvent de refuge aux habitants,  le moulin du Roy, …

Grotte de Lascaux
à la rencontre de mes origines !

Je l’avoue, j’ai un peu délaissé la vallée de la Dordogne pour la vallée de la Vézère (sa voisine) afin d’aller à la rencontre des origines de l’Homme ! Comment résister ? J’entends parler de cette fabuleuse grotte de Lascaux depuis l’enfance et Montignac n’est qu’à 30 km de Sarlat.

Découverte en 1940 par 4 jeunes garçons, la grotte de Lascaux a été baptisée par l’abbé Breuil (pionnier de la science consacrée aux origines de l’Homme) « la chapelle Sixtine de la Préhistoire ». Elle est ornée de nombreuses peintures et gravures préhistoriques dont l’âge est estimé à 17000 ans.
Pour des raisons de conservation des œuvres de notre artiste Cro Magnon, ce n’est pas sa véritable grotte qui est ouverte au public mais une reconstitution à l’identique au Centre International de l’Art Pariétal Montignac-Lascaux.

La grotte est une succession de salles et de galeries souterraines recouvertes de peintures représentant pour la plupart des animaux. Dès la première salle, je suis fascinée par l’univers de Cro Magnon !

La salle des Taureaux doit son nom aux 4 immenses aurochs peints parmi une trentaine d’autres animaux et mesurant jusqu’à 5 mètres de long. La plus petite figure de la grotte, un renne, se trouve quand à elle dans l’Abside et ne mesure que 10 cm.
Les formes épousent parfaitement les bosses, failles et creux et les animaux semblent jaillir de la roche. Les dimensions sont anarchiques, et je cherche en vain les codes de ce langage paléolithique.
Au total, ce sont 950 animaux qui sont peints ou gravés dans l’ensemble de la grotte, et plus de 1000 autres signes dont la signification reste incertaine.
Je suis intriguée : pourquoi n’avoir représenté que des animaux sans autre signe de nature ? Ni soleil, ni arbre, ni aucune plante ou paysage permettant de situer la scène. L’homme y est également absent, ou presque. Cro Magnon ne l’a représenté qu’une seule fois, au fond du Puits et comme terrassé par un bison !

Après la visite de la grotte (40′), plusieurs animations permettent de mieux appréhender Cro Magnon et d’en percer quelques mystères.
Le Centre a misé sur le numérique et c’est réussi.
Je déambule dans l’Atelier avec une tablette qui permet de pointer chaque animal emblématique et d’en connaître son histoire ainsi que le procédé utilisé pour le dessiner. Je revis la découverte de la grotte, l’évolution des interprétations et des recherches à travers un film scénarisé. Je m’attarde sur les détails des animaux peints au travers d’un film 3D et je repars seule dans la grotte grâce à une visite virtuelle à 360° plus vraie que nature (gare aux nausées en tombant dans le Puits 😉 ).

Après 3 heures de visite, Lascaux est loin de m’avoir livré tous ses secrets… mais ce qui est certain, c’est que l’homme de Cro Magnon avait trouvé avec cet art le moyen de s’exprimer et d’exister au-delà de la mort.

 Rocamadour, Citadelle de la Foi

Ce dernier coup de cœur en vallée de la Dordogne me fait passer de la Nouvelle Aquitaine à l’Occitanie, dans le département du Lot.
Rocamadour est l’un des sites les plus visités de France avec 1,5 million de visiteurs par an. Autant dire qu’il est préférable d’y venir en dehors des vacances. J’y étais au mois de mars et les ruelles étaient désertes !
La cité mariale est un lieu de pèlerinage réputé depuis le 12è siècle. Elle se situe sur la route de Saint-Jacques de Compostelle. Il était donc normal que je l’approche à pied, depuis le lieu-dit l’Hospitalet, autrefois lieu d’accueil pour les pèlerins épuisés.
Bien m’en a pris, j’y ai déniché un remède miracle pour pieds fatigués et 100% local (merci à mon guide Mélissa) ! La recette : huile de noix, graisse de canard et alcool de fruit. Quand aux proportions, cela reste un secret…

Aux pieds de la cité médiévale, un escalier monumental permet aux pèlerins d’atteindre la cité religieuse constituée de la basilique Saint-Sauveur, la crypte Saint-Amadour et de plusieurs chapelles, mais attention, pour prétendre au miracle, il faut gravir les 216 marches à genoux en récitant la prière à Marie autant de fois qu’il y a de marches.
Le sanctuaire bâti dans la roche est de toute beauté et baigné par de nombreux contes et légendes. En étant attentif, vous apercevrez peut-être l’épée de Roland plantée dans la roche ou encore ces 2 squelettes alertant sur le sens de la vie… je ne vous en dis pas plus : à vous maintenant de tracer votre propre chemin.

Enfin, à quelques kilomètres de Rocamadour, se trouve une autre merveille de la nature : le Gouffre de Padirac. Son exploration est un moment magique dans un univers de stalactites et de statues de calcaire, 103 mètres sous terre.

A retrouver sur le blog
Gouffre de Padirac, suivez-moi dans les entrailles de la Terre !

Hébergement

C’est au milieu de quelques-uns des plus beaux villages de France que j’ai posé mes roues, au Camping les 2 vallées*** de Vézac (8km de Sarlat).
Le camping est un havre de paix et mon emplacement, avec vue sur le château de Beynac, une mise en bouche parfaite à mon immersion nature et patrimoine en Vallée de la Dordogne. Caroline et Derrick sont aux petits soins et leurs 2 filles offrent en bonus leur bonne humeur contagieuse !