TIBET, road trip inédit sur le « Toit du Monde » (Chine)

Le Tibet est une région qui m’a toujours fascinée, aussi bien par son histoire que sa position géographique, au Nord de l’Himalaya et au pied de l’Everest. J’ai adoré les films « Sept ans au Tibet », « Little Buddha » ou encore « Himalaya, l’enfance d’un chef » et j’ai lu avec plaisir et un brin de jalousie les aventures d’Alexandra David-Neel, première femme d’origine européenne à séjourner à Lhassa en 1924.
Lors de la préparation de mon Tour du Monde, c’est donc tout naturellement que le Tibet fut inscrit dans la liste des destinations à ne pas manquer.

Je vous livre dans cet article quelques conseils pour partir à votre tour au Tibet ainsi que l’itinéraire que j’ai choisi pour ce road trip de 15 jours sur l’une des régions les plus hautes et isolées du Monde.

tibet roadtrip everest

 

Conseils pratiques pour séjourner au Tibet

Meilleure saison : Mai-Juin et Septembre-Octobre (sec et ensoleillé),
.
Formalités d’entrée : ce n’est pas une légende, l’entrée au Tibet se mérite !
Le passeport et le visa chinois sont obligatoires
mais pas seulement. L’accès au Tibet fait l’objet d’une réglementation spécifique.
Un permis de circuler au Tibet est nécessaire et ne peut être délivré que par une agence de voyages agréée. Il est impossible de visiter le Tibet sans guide et l’itinéraire doit être établi avec précision avant le départ (impossible d’y déroger ensuite).

Une fois les formalités acceptées, il ne reste plus qu’à espérer que les autorités chinoises ne ferment pas la région comme c’est souvent le cas (éviter le mois de mars, période de commémoration du soulèvement populaire de 1959).
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Vaccinations recommandées : DT Polio, Hépatite B, Hépatite A et Typhoïde (prévoyez à l’avance),
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Durée de vol : Paris-Shanghaï, 11h sans escale,
Décalage horaire : + 6h en été, + 7h en hiver,
.
Infos pour le train de Lhassa : voyageschine .

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TIBET, road trip de 15 jours au pays du Yéti

J1 à J3 : Lanzhou-Lhassa
sur la ligne ferroviaire la plus haute du Monde

Lanzhou est située au cœur de la Chine. C’est une ville qui n’a rien d’excitant. Quelques édifices très modernes y côtoient des bâtiments anciens ou en construction et l’activité industrielle y règne en maître, ce qui en fait également l’une des villes les plus polluées du pays. Rares sont les touristes qui s’y arrêtent (la méconnaissance quasi-totale de l’anglais est d’ailleurs assez révélateur) mais c’est ici que débute mon voyage vers le Tibet.
J’ai choisi d’approcher cette région mystérieuse en empruntant la ligne ferroviaire Qing-Zang (inaugurée en 2006), pour limiter les effets du mal de l’altitude et profiter des paysages insolites des hauts plateaux tibétains.

J1 : 2188 kilomètres de train de Lanzhou  à Lhassa (23 heures)
Les voyageurs sont majoritairement des hommes chinois. Certains me regardent avec insistance : envie, sympathie ou amusement ? Impossible de savoir ce qu’ils pensent de cette globetrotteuse européenne voyageant seule vers une région cachant encore bien des mystères.
23h30, allongée sur un lit superposé dans une cabine plutôt confortable de 4 personnes, j’essaie de trouver le sommeil. Un petit écran au bout du lit fait office de téléviseur mais en vain… la lecture, les discussions avec le personnel et la contemplation du paysage sont les seules distractions possibles. Le thé est servi non-stop et un système de distribution d’oxygène est installé à proximité de chaque couchette en cas de malaise. Sans vraiment m’en rendre compte, je grimpe lentement vers l’Himalaya.

TRAIN vers Lhassa : altitude et taux d'oxygène à surveiller !

tibet train lhassa

J2 : Golmud, porte du Tibet
Cet arrêt marque approximativement la moitié du voyage et l’arrivée définitive sur le plateau tibétain, à plus de 4000 mètres d’altitude. Le train franchit lentement le plus haut col de l’itinéraire, Tangula Shankou (5068 mètres), avant de serpenter entre les monts enneigés et les troupeaux de yaks, à une vitesse moyenne de 100 km/h, semblant skier sur le pergélisol. Le franchissement du tunnel Yangbajain, long de 3,4 km, annonce la fin du voyage.
J’arrive à Lhassa, capitale du Tibet, située à 3 650 mètres d’altitude.

 

J1 à J4 : Lhassa
Premières impressions dans la capitale du Tibet

Lhassa est certes une grande ville mais moins agitée que ce que je pensais. L’armée chinoise y est omniprésente, se mêlant dans la ville aux passants et aux moines bouddhistes. Le temple de Jokhang est cerné de pèlerins qui prient tout au long de la journée en marchant autour du temple, en discutant avec leurs voisins tout en agitant leur moulin à prières, et en se prosternant parfois jusqu’au sol après chaque pas.

tibet lhassa temple jokhang

La nourriture est bonne et variée. Je délaisse d’ailleurs vite la tsampa, aliment traditionnel à base de farine d’orge très bourratif, en faveur des « momos » (sorte de ravioles) aux légumes ou au yak…

Tsampa, aliment traditionnel à base de farine d'orge

J4 à J10
Vers le camp de base de l’Everest

Avant d’effectuer un road trip au Tibet, il faut savoir qu’il est impossible de visiter le Tibet « alone ». J’ai dû me résigner à prendre un guide pour m’accompagner sur un itinéraire qu’il me sera impossible de modifier durant le séjour. Aucun détour ou aucun entracte possible : toutes les étapes, tous les hébergements, sont inscrits sur une feuille de route validée par la police et indispensable à l’obtention du permis de séjour. Il y a des contrôles réguliers sur la route. S’écarter de son itinéraire ou dormir chez l’habitant est passible d’une amende et d’une reconduite illico à la frontière ! 

Rappel : le visa pour la Chine est obligatoire (à obtenir avant le départ auprès de l’ambassade, des consulats ou d’intermédiaires sur internet) mais pas suffisant. Un permis d’accès au Tibet doit également être obtenu auprès d’une agence de voyages agréée.

L’itinéraire choisi a l’avantage de passer par les principales villes du Tibet, de pouvoir visiter un nombre important de monastères, tout en découvrant des paysages inimaginables que l’on ne trouve qu’à ces hautes altitudes…
Pas de lassitude possible, chaque temple ou monastère bouddhiste (on en compte une centaine au Tibet) a une atmosphère particulière, plus ou moins mystique. Tous disposent d’un ou plusieurs chortens, dans lesquels se trouvent des représentations de bouddha, et d’une salle de prières remplies d’étoles rouges, oranges et jaunes, de coussins et de tapis où les moines chantent des mantras et mangent la tsampa, pendant que les lamas méditent. Également indispensable au décor : des moulins à prières, des trompettes tibétaines, des tambours, des bougies au beurre, une multitude d’offrandes (fleurs, nourriture, huile, encens, billets…), dans une odeur mêlée d’encens et d’huile.

tibet chine priere inedit

Si les monastères bouddhistes sont l’attrait principal d’un voyage au Tibet,
les passages de cols, décorés de drapeaux de prières,
et la nuit sous yourte au pied du majestueux Mont Everest,
sont pour moi les moments les plus forts de ce road trip.

 

Mon itinéraire, en bref !
De Lhassa à Katmandou

roadtrip itineraire tibet katmandou

J4 à J6 : Lhassa

tibet lhassa potala

• Découverte du Potala de jour et de nuit,
Prières dans le Temple de Joklang,
• Tour du Nangkhor et du Barkhor (toujours dans le sens des aiguilles d’une montre),
• Vénération de « Tamdrin » à tête de cheval dans le monastère SERA,
• Rickshaw jusqu’à la maison du Dalaï-Lama dans le parc Norbulingka.

Nous ne verrons pas le Dalaï-Lama au Tibet puisqu’il est exilé en Inde, mais j’aurai la chance de le rencontrer 2 ans plus tard au Ladakh lors d’une de ses audiences publiques près de Leh.

  Retrouvez mon récit de trekking au Ladakh (Lac Tsomoriri)

J7-J8
Vallée du Brahmapoutre, en direction de Samye

tibet roadtrip drapeaux samye

• Paysages colorés le long du fleuve et désert de dunes,
• Dégustation de lait de yak au monastère de Drojee-Dra,
• Montée au Mont Hepori et partie de cache-cache dans les drapeaux de prières,
• Nuit près du monastère de SAMYE, le plus ancien du Tibet.

tibet temple samye

J9-J10
Glacier Karo-La sur la route de Gyantse et de Sakya

Rencontre avec le yéti !• Cols enneigés,
• Promenade à dos de yak au-dessus du lac turquoise Yamdrok-Tso,
Glacier KARO-LA,
• Déjeuner au Yak Restaurant de Gyantse,
• Visite du temple fortifié et du village où le temps semble s’être arrêté,
• Nuit froide, bien au fond du duvet,
• Prières matinales aux monastères de Shigatse et Sakya.

tibet temple gyantse

J11-J12
Camp de base de l’Everest et monastère de Ronbugk

tibet temple ronbugk everest

• Partage de l’attente des alpinistes au camp de base de l’Everest (5200m),
• en admiration devant le Mont Everest, culminant à 8848m, le plus haut sommet du Monde,
• Nuit sous yourte à -5°C malgré un chauffage d’appoint à base de bouses de yaks,
• Visite du plus haut monastère au monde, Rongbuk,
Plateau désertique entouré de cimes enneigées jusque Tingri, village far-west.

Sous la yourte, avec mon guide et mon hôte

J13-J14
Zhangmu, en direction de Katmandou

• Pistes ensablées et derniers cols,
• Arrivée à Zhangmu, ville frontière entre la Chine et le Népal,
• Passage du « friendship bridge » symbolisant la frontière, le guide du Tibet planqué dans le dos au risque de se le faire confisqué par les autorités chinoises 😉 ,
• Poursuite du voyage vers KATMANDOU.

nepal katmandou bouddha

 

A retrouver sur le blog : tous mes articles sur la destination ASIE (Chine, Inde, Vietnam, Japon).

12 réponses

  1. Bonjour,
    j’aimerais partir à la fin de l’année au tibet. Comment avez vous fait pour obtenir le permis Tibet? Suis je obligée de dormir dans des hôtels? Est il possible de dormir dans les monastères? Qui a défini votre itinéraire? Merci

    1. Dormir chez l’habitant est interdit au Tibet mais certains monastères ont en effet une « auberge » destinée aux pèlerins (confort mini). Les hôtels sont modestes. L’itinéraire a été proposée par l’agence chinoise avec laquelle je suis partie, nous l’avons un peu corrigé avant le départ. Il faut savoir qu’il n’est pas possible de visiter le Tibet seul, il faut passer par un guide local, qui vous accompagnera partout ! Soit vous connaissez une agence chinoise qui propose des voyages au Tibet, soit vous faites appel à une agence française qui travaille elle-même avec des guides locaux.
      Pour le permis, l’agence s’en occupe… sachant que la Chine peut en fermer l’accès à tout moment. Difficile voyage donc mais une fois rentrée, la région est stupéfiante !

  2. Bonjour,
    Tout d’abord bravo pour votre blog.
    Pourriez-vous svp m’indiquer avec quelle agence vous avez fait le voyage et m’en dire qq mots?
    Merci d’avance
    Cordialement

  3. Bonjour,
    Juste pour vous dire merci pour l’article, il m’a aidé pour la planification de mon propre voyage pour la Chine ! Bonne continuation !

  4. Merci pour cet article palpitant
    Cela donne vraiment très envie de partir, même si j’ai lu à plusieurs endroits que c’est très encadré et les contacts avec la population très « surveillés »?!

  5. Super article, j’y suis moi même allez il y a quelques années et votre article est vraiment très explicite dommage que je ne l’ai pas vu avant d’y aller. Pour notre part nous nous sommes plongés dans un voyage de méditation pendant plusieurs jours, avec la méditation tibétaine surtout grâce au fameux bol tibétain c’était vraiment une expérience très enrichissante que je conseil vivement, je vous conseiller l’agence « voyageur du monde » qui nous ont très bien aidé pour structure notre voyage ! De plus nous sommes repartis avec des supers bracelet tibétain donc c’est un voyage que je recommande à 1000% ! Merci encore pour cet article vous devez aidé beaucoup de personnes.

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