Les îles du Salut sont l’un des joyaux de Guyane grâce à un environnement d’exception et une atmosphère insulaire plus reposante que celle de la forêt amazonienne. Les plages de rochers et de sable blanc bordées de cocotiers et l’eau de baignade transparente en font un petit coin de paradis très apprécié des familles. Les nombreux vestiges rappellent néanmoins aux visiteurs l’enfer que vécurent ici pendant près de 100 ans des milliers d’hommes retenus prisonniers dans l’un des bagnes les plus durs au monde.
Retrouvez sur le blog l’ensemble de mes escapades nature en GUYANE.
Les îles du Salut, en bref
• Que sont les îles du Salut ?
3 îles situées à 14 kilomètres au large de Kourou : l’île Royale (la plus grande), l’île Saint-Joseph (la plus sauvage) et l’île du Diable (interdite au public).
C’est le lieu touristique le plus fréquenté de Guyane (60 000 visiteurs/an).
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• On y va comment ?
• Une navette quotidienne assure la liasion entre Kourou et l’île Royale. Les départs se font tous les jours à 8h30 de Kourou et à 16h30 de l’île Royale à bord d’un catamaran à moteur. La traversée dure environ 1h. Une navette permet également de relier l’île Saint-Joseph à l’île Royale.
Cette solution est à privilégier par ceux qui souhaitent passer plusieurs jours sur l’île.
• Plusieurs prestataires (Tropic ALizés, La Hulotte, Guyavoile, le Royal Ti-punch,…) proposent une excursion à la journée en catamaran, incluant la visite de l’île Royale et de l’île Saint-Joseph, ainsi que l’apéro à bord.
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• On y va quand ?
Il est possible de découvrir les îles tout au long de l’année. La meilleure période est en saison sèche (de juillet à novembre) en dehors des vacances scolaires.
Attention : les îles sont fermées au public les jours de lancement de fusée depuis le centre spatial guyanais (Kourou).
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• On dort où ?
• Le bivouac et le camping sont interdits sur l’île.
• 3 possibilités pour y dormir, en fonction du confort souhaité : en hamac dans une ancienne cellule collective de bagnards, en lit dans une ancienne maison de gardien ou dans une chambre auberge. A réserver sur le site de l’Auberge des Îles.
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• On met quoi dans le sac de voyage ?
• casquette, lunettes, maillot de bain et crème solaire ;
• chaussures de sport légères et éco-responsables pour les adultes ;
• sandales légères et confortables pour les enfants ;
• pantalon léger et manches longues pour le soir ;
• lampe frontale ;
• pastilles micropur ou bouteilles d’eau (non potable sur l’île) ;
• ravitaillement pour la durée du séjour (restauration possible à l’auberge des îles).
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• Mon conseil :
Passer à minima une nuit sur l’île Royale afin de profiter de la baignade au gré des marées et du calme des lieux au crépuscule et au petit matin.
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Vidéo sur les Îles du Salut (2 min)
Que voir ? Que faire aux îles du Salut ?
Le Tour de l’île Royale
Une fois accosté sur l’Île Royale au niveau de la baie des cocotiers, un sentier de randonnée permet au visiteur de faire le tour de l’île et de découvrir quelques vestiges du bagne en profitant de l’ambiance océanique et de jolis panoramas sur l’île Saint-Joseph et l’île du Diable.
Le tour complet de l’île prend entre 1 et 2 heures selon les observations et rencontres animales souvent nombreuses, sans compter la pause baignade près de l’ancien débarcadère (j’y reviens plus bas dans l’article).
Les paysages sont grandioses et la nature si généreuse qu’il est difficile d’imaginer l’île telle qu’elle était il y a 150 ans, dénuée de toute végétation. Il fallut en effet de nombreuses années pour que le cocotier, introduit pour y extraire de l’huile de lampe, s’acclimate. Il est désormais le maître des lieux !
Plusieurs autres sentiers permettent de prolonger la découverte de l’île Royale. Sur l’île Saint-Joseph, un sentier permet également de faire le tour de l’île en moins d’une heure, un autre de monter au sommet pour découvrir les vestiges des cellules prises d’assaut par la végétation et les araignées.
Observer une faune peu farouche
Les îles du Salut sont, après le zoo de Macouria, l’endroit en Guyane où le visiteur peut voir, sans grand effort, la plus grande variété d’animaux sauvages. Les plus nombreux sont les singes, capucins et saïmiris, très habiles pour faire tomber et ouvrir les noix de coco et n’hésitant pas à s’approcher des chambres au petit matin pour tenter de chaparder queques restes. On évitera bien-entendu de leur donner autre chose à manger que des noix de coco ou des bananes, fruits qu’ils sauront retrouver sur l’île !
En réalité, les animaux les plus nombreux ne sont peut-être pas les singes mais les agoutis, jolis petits rongeurs brun roux, que l’on retrouve par dizaine sous les manguiers, notamment à la tombée de la nuit.
Les iguanes se rencontrent sur les roches ensoleillées et de nombreux oiseaux fréquentent les îles, tels que les colibris, tyrans quiquivis, tangaras et même quelques aras de toute beauté.
Une autre star des îles se laisse observer côté océan. C’est la jeune tortue verte qui trouve dans les rochers encerclant les îles des algues ainsi que de petits invertébrés et mollusques pour se nourrir. Pour avoir la chance d’observer une ponte de tortue, il faut par contre délaisser les îles pour les plages d’Awala-Yalimapo (tortue verte) et de Rémire-Montjoly (tortue luth et olivâtre).
Il est également possible d’apercevoir des dauphins lors de la traversée entre les îles et Kourou.
Se plonger dans l’histoire du bagne de Guyane
Connues des premiers navigateurs européens sour le nom d’îles du Triangle, les îes du Salut doivent leur nom actuel et leur sinistre réputation à deux épisodes tragiques de la colonisation de la Guyane : l’expédition de Kourou en 1763 et l’instauration du bagne sous la IIIè République.
De nombreux vestiges du bagne se trouvent sur les îles. Les quartiers administratifs, les cellules, les cachots, l’hôpital, l’église ou encore le cimetière des enfants se situent au sommet de l’île Royale. D’autres cellules, celles ayant accueilli les bagnards les plus récalcitrants, sont également visibles sur l’île Saint-Joseph, nommée « la mangeuse d’hommes ». La nature efface désormais en partie l’horreur, recouvrant les ruines et offrant au visiteur l’une des plus belles plages de la région. L’île du Diable, terre de réclusion du capitaine Alfred Dreyfus, est quant à elle fermée au public.
Le bagne de la Guyane, constitué d’une trentaine de camps pénitentiaires sur l’ensemble du territoire, a accueilli près de 70 000 bagnards entre 1852 et 1938, date de son abolition. La plupart sont morts dans les camps, au travail, dans leur cellule ou guillotinés. Très peu réussirent à s’évader…
Quelques prisonniers célèbres :
• Alfred Dreyfus : officier français d’origine alsacienne et de confession juive, condamné pour haute trahison, il fut transféré au bagne de l’île du Diable en 1895 avant d’être acquitté 10 années plus tard.
• Guillaume Seznec : accusé du meurtre du conseiller général du Finistère, ce maître de scierie est envoyé au bagne en 1927. Il y restera vingt ans, avant d’être gracié par le général de Gaulle et rapatrié en métropole.
• Henri Charrière : surnommé Papillon, il est l’un des rares bagnards à avoir réussi son évasion en 1944. Il vécut ensuite au Vénézuela et publia le récit de sa vie, vendu à plus de 12 millions d’exemplaires.
Profiter du plus beau spot de baignade de Guyane
La couleur bleue de l’eau, rare en Guyane, incite à la baignade, avec prudence. Les courants forts et les rochers glissants balayés par les vagues la rendent périlleuse pour les enfants qui privilégieront, à marée haute, la piscine des bagnards sur l’Île Royale. Celle-ci permettait aux détenus de se laver, à l’abri des requins.
Lorsque l’eau n’est pas trop agitée ou lorsque la piscine se vide à marée basse, mieux vaut privilégier l’ancien ponton situé à proximité.
Mais la plus belle plage des îles, et selon moi la plus belle plage de Guyane, se trouve sur l’île Saint-Joseph. Composée de sable et de coquillages concassés autrefois utilisés pour la fabrication de la chaux, la plage de Saint-Joseph est bordée de cocotiers et protégée des vagues et des courants par une barre de rochers. A marée basse, celle-ci offre aux enfants de petits jacuzzis naturels, alors qu’à marée haute, elle est recouverte par les vagues, offrant côté plage une véritable piscine à vagues et un lieu de baigande idéal pour tous.
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2 réponses
Il est actuellement officiellement autorisé de bivouaquer en hamac sous les cocotiers sur l’île royale en haut de la jetée proche de la piscine des bagnards.
Se renseigner via les gendarmes de l’île qui sont compétents pour autoriser ou non le bivouac
Dormir en hamac entre deux cocotiers au son des vagues est quand même un expérience magnifique…
Merci pour votre message. De quand date votre expérience ?
Je suis moi-même allée aux îles en novembre 2022 et il était encore interdit de dormir sur l’ancienne aire de camping (toilettes HS depuis plusieurs années et emplacement totalement recouvert par les cocotiers, dangereux car les cocos tombent de façon très régulière surtout en présence des singes).
Il est peut-être autorisé de bivouaquer ailleurs qu’à cet emplacement, non loin à un endroit plus dégagé mais en effet, dans ce cas, mieux vaut se rensigner préalablement auprès des gendarmes de l’île.