Préserver la planète tout en voyageant, cela implique notamment d’utiliser des moyens de transport moins polluants. Mais alors, où partir sans voiture ni avion depuis la France ? Dans cet article, quelques-uns de mes amis blogueurs engagés dans une démarche éco-responsable nous livrent leur destination sans voiture ni avion coup de cœur. En réalité, les idées ne manquent pas…
Palmarès des moyens de transports, du moins au plus polluant (source ADEME) :
• TGV : 13 g CO2/km/passager,
• TER, Intercités : 43 g CO2/km/passager,
• Autobus : 110 g de CO2/km,
• Avion : entre 120 g (long courrier) et 300 g (domestique) CO2/km/passager,
• Voiture : entre 130 et 190 g CO2/km.
.
Avant de choisir votre voyage, n’hésitez pas à comparer tous les moyens de transport disponibles (train, bus, covoiturage, avion) pour un même trajet sur des plateformes comme celle de Virail.fr, facile d’utilisation et pratique pour choisir le moyen le plus écologique et opter pour une destination sans voiture ni avion 😉 .
Attention néanmoins, pour éviter l’avion sur de longs parcours, il faudra découper le trajet en plusieurs tronçons… (ex : pour un trajet Paris-Séville, couper le trajet en Paris-Barcelone puis Barcelone-Séville pour éviter l’avion).
Destinations sans voiture ni avion
8 coups de cœur depuis la France
Le coup de cœur de Gregory
El Cinquè Llac par le train (Espagne)
• Pourquoi ?
El Cinquè Llac est une randonnée de 5 jours (en boucle) situé dans les contreforts du massif pyrénéen catalan, sur les Terres de Leida. L’itinéraire débute dès la sortie de la gare de Pobla de Segur que l’on rejoint via les gares de Barcelone et Lleida. La dernière portion se réalise avec le « tren dels llacs » qui longe les lacs Sant Llorenç, Camarasa, Cellers et Sant Antoni avant de nous laisser partir à la recherche du « cinquè llac » de la région, le lac de Montcortés. Malgré une altitude modérée (1500 m), cette randonnée en boucle de 120 km affiche tout de même un dénivelé positif total de 5900 mètres !
J’ai trouvé la randonnée fascinante car elle mêle de beaux paysages, des villages médiévaux fortifiés, des légendes et une approche touristique responsable. Le bivouac n’est pas autorisé et les randonneurs dorment dans des maisons d’hôtes promouvant la production locale artisanale et agroalimentaire. Ils reçoivent en début de parcours une gourde, une boîte en plastique et un baluchon pour générer le moins de déchet possible, ainsi qu’un bâton de berger. Une marque est apposée sur celui-ci à chaque fin de journée, à l’image de ce qui se fait sur le crédential de Saint-Jacques de Compostelle.
• On part quand ? printemps ou automne (soleil et températures clémentes).
• On y va comment ? en train depuis la gare de Barcelone.
• On a besoin de quoi ? une carte d’identité et une bonne condition physique
Plus d’infos sur le blog de Grégory : itrekking.net.
Destination sans voiture de Sandrine et Pascal
Les Cinque Terre par le train (Italie)
• Pourquoi ?
Au Nord de l’Italie, en bordure de Méditerranée, il est une destination sans voiture pour laquelle nous avons eu un véritable coup de cœur : les Cinque Terre. Ce sont 5 villages pluricentenaires (Monterosso, Vernazza, Corniglia, Manarola et Riomaggiore), situés à flanc de falaise sur la Riviera Italienne dans le parc national des Cinque Terre. Leur accès étant difficile et les parkings rares, le train reste la meilleure façon de s’y rendre depuis la France. Il permet également de se déplacer confortablement de village en village.
Tous ces villages ont un charme distinct avec un point commun, celui de surplomber la belle bleue : la mer Méditerranée. Ils sont entourés de paysages accidentés façonnés en restanques pour permettre l’agriculture des vignobles. Notre coup de cœur parmi tous ces villages : Riomaggiore, le dernier visité depuis la France, mais pour nous le clou du spectacle, un village aux maisons colorées, agrippé aux rochers et surplombant majestueusement la mer. Pour finir, voici notre coup de cœur gustatif : le cornet de calamar frit chez Mamma Mia à Riomaggiore.
• On part quand ? le printemps ou l’automne, pour profiter de températures clémentes sans la foule,
• On y va comment ? en train jusque la gare de La Spézia ou Monterosso, via Gênes.
• On a besoin de quoi ? une carte d’identité, de la crème solaire et des chaussures de marche.
Plus d’infos sur le blog de Sandrine et Pascal : Dreams World.
Le coup de cœur de Gaëlle et Jérémy
Les Pays-Bas en voilier
• Pourquoi ?
Visiter Amsterdam, Rotterdam ou encore La Haye le temps d’un week-end semble assez commun. Vous y êtes d’ailleurs peut-être déjà allé en voiture, en train, en avion ou même à vélo. Mais avez-vous pensé au voilier ? C’est ce que nous avons fait cet été durant 4 semaines, et nous avons adoré. Visiter les Pays-Bas au rythme de l’eau est une expérience hors du commun. Le temps ralentit, les rencontres se multiplient, et les escales sont plus charmantes les unes que les autres. Louer un bateau ne nécessite aucun permis. Si vous souhaitez le faire en voilier, plusieurs sites mettent en relation propriétaires et aventuriers de quelques semaines. « En voilier, mais c’est impossible, il y a plein de ponts ! ». Et bien si, c’est possible grâce à la route des mâts debout qui permet de parcourir des centaines de kilomètres sur les canaux sans démâter.
Au fil de notre itinéraire de quatre semaines sur les canaux des Pays-Bas en voilier, nous avons fait escale dans plus d’une dizaine de villes jusque là inconnues. Alkmaar, Haarlem, Dordrecht, Veere, Middelburg, Willemstad, Gouda, Zierikzee… Toutes ces villes dégagent une atmosphère paisible et hors du temps, entre verdure et canaux. Nous avons amarré notre voilier en plein centre-ville tous les soirs ou presque, et nous étions à chaque fois au pied d’un clocher. Le bateau ou le voilier aux Pays-Bas, c’est le moyen de transport idéal pour ralentir le rythme, profiter de l’instant, et découvrir une multitude de facettes différentes du second pays du fromage !
• On part quand ? de mai à octobre,
• On y va comment ? en train Thalys jusque Amsterdam puis en bateau sur les canaux,
• On a besoin de quoi ? une carte d’identité mais pas de permis bateau !
Plus d’infos sur le blog de Gaëlle et Jérémy : Sailing Kerguelen.
Destination sans voiture de Mila
Pampelune à vélo (Espagne)
• Pourquoi ?
Lors de mon voyage à vélo sur l’EuroVelo 3, l’une de mes destinations préférées a été Pampelune. Accessible depuis la France par la Scandibérique, on suit les pèlerins qui prennent la direction de Saint-Jacques-de-Compostelle depuis le village de Saint-Jean-Pied-de-Port. Nous avons choisi de suivre une alternative à l’itinéraire proposé et de passer par le col d’Urepel. Nous savions que ce serait un chemin plus difficile pour traverser les Pyrénées, mais que ce serait bien plus sauvage aussi.
Après deux jours à vélo dans les montagnes, nous sommes arrivés dans la ville de Pampelune le long de sa rivière, l’Arga. L’ambiance y était calme, avec beaucoup d’espaces naturels. À l’entrée de la ville, nous sommes passés par la traditionnelle Porte de France, datant de 1553. Le centre-ville est magnifique, avec ses immeubles colorés, ses vieilles bâtisses et son ambiance espagnole. Partout, nous retrouvions les traces des Pèlerins qui transitent par ici depuis des siècles, puis les traces des impressionnants remparts de la ville encore visitables aujourd’hui. Pampelune allie de nombreux atouts avec ses musées, son patrimoine et son histoire tout en préservant un aspect naturel et sauvage auprès de sa rivière. Y aller à vélo est une belle épreuve physique, largement récompensée par ces découvertes. Le vélo nous a permis de découvrir de nombreux lieux où nous ne serions pas allés avec un autre mode de transport et les automobilistes ont toujours été respectueux.
• On part quand ? printemps ou automne pour éviter le froid en montagne ou les fortes chaleurs estivales,
• On y va comment ? en vélo pour les sportifs (Scandibérique) mais aussi en train (via Saint-Sebastien),
• On a besoin de quoi ? une carte d’identité et une bonne condition physique pour l’option vélo.
Plus d’infos sur le blog de Mila : Un Monde à vélo.
Le coup de cœur de Sandrine
Genève par le train (Suisse)
• Pourquoi ?
Il y a une vingtaine d’années, nous sommes venus nous installer dans la région de Genève, puis dans la cité de Calvin. Et je suis tombée amoureuse de cette ville et du splendide lac Léman. Depuis la France, on se rend facilement à Genève en TGV depuis Marseille ou Paris. Depuis Lyon, il y a même des TER. N’oubliez pas votre carte d’identité néanmoins car à la descente du train, il y a la douane.
Visiter Genève ne devrait pas vous prendre plus de 2-3 jours, un jour pour le centre historique avec la maison Tavel et la cathédrale Saint Pierre, le lac avec son célèbre jet d’eau (baignade vivement recommandée l’été), les parcs de la rive gauche et un jour pour l’ONU, le jardin botanique et le parc Mon Repos. A l’intérieur de Genève, on peut se déplacer facilement en bus ou tram. Vous pouvez acheter une carte dans la boutique des TPG (gare Cornavin) ou dans la boutique CFF si vous souhaitez prendre un train pour un autre endroit de Suisse. De Genève, vous pouvez aussi prendre un bateau de la CGN jusqu’à Nyon ou Lausanne, à un rythme de croisière très lent, mais qui vous donnera l’occasion de bien profiter du lac. Le gros inconvénient de la Suisse, c’est le budget. Les prix sont élevés et je vous conseille de visiter les sites (TPG, CFF, CGN…) avant votre visite pour établir vos frais de transports et choisir les dates d’excursion, pour le bateau notamment.
• On part quand ? toute l’année, y compris en décembre pour la fête de l’Escalade,
• On y va comment ? en train depuis toutes les grandes villes de France,
• On a besoin de quoi ? une carte d’identité, des francs suisses et un maillot de bain.
Plus d’infos sur le blog de Sandrine : La Plume d’Isandre.
Destination sans voiture de Patrick
La Slovénie par le train ou le bus
• Pourquoi ?
Opter pour le tourisme durable, c’est utiliser des transports plus lents mais moins polluants et de ce point de vue, la Slovénie est une destination sans voiture idéale. Via Venise, elle est facilement accessible en bus ou train de nuit (j’utilise régulièrement le bus de nuit direct Marseille-Ljubljana). De la taille d’une région française et à la croisée des chemins entre les Alpes, l’Europe Centrale, l’Italie et les Balkans, on y parcourt une grande partie de l’Europe sur quelques km2.
Ljubljana est une capitale à taille humaine, paradis des piétons et des cyclistes, dont l’architecture n’est pas sans rappeler Prague ou Vienne. Bled et son lac, « la perle de la Slovénie », est le spot le plus connu du pays, malheureusement victime de son succès… après y avoir déguster le dessert local kremšnita, optez pour le lac de Bohinij non loin, plus sauvage et préservé. Quant à la région Goriška, mon coup de cœur slovène, elle longe l’Italie de l’Autriche à la Croatie. On y fait du ski l’hiver, de la randonnée l’été ainsi que du parapente sur la magnifique Soča, « la rivière émeraude ». Au centre, Brda, terre de vignobles, est aussi appelée la Toscane slovène, et au sud, bienvenue en Méditerranée !
• On part quand ? à l’automne pour les températures plus clémentes et les paysages plus colorés,
• On y va comment ? en bus ou en train, via Venise,
• On a besoin de quoi ? une carte d’identité, quelques mots de slovène et de bonnes chaussures de randonnée.
Plus d’infos sur le blog de Patrick : e-slovenie.
Le coup de cœur de de Paul
Séville par le train (Espagne)
• Pourquoi ?
Depuis la mise en service de la ligne TGV Paris-Barcelone, Séville est facilement accessible sans avion ni voiture. Pour moi rejoindre Montpellier depuis Séville, le voyage en train n’était en réalité ni plus cher ni vraiment plus long qu’en avion (12 h au lieu de 9).
J’ai eu un véritable coup de cœur pour Séville, notamment pour son très fort tempérament, l’accueil réservé aux visiteurs étrangers et son architecture absolument fabuleuse. J’aime particulièrement les quartiers de la Macarena et de l’Alfalfa, très populaires et moins plébiscités. Le soir venu, ils rassemblent une grande partie de la jeunesse sévillane. Ambiance garantie. Séville est un savant mélange d’architecture arabo-andalouse, de places secrètes, de venelles étriquées et de marchés aux saveurs enivrantes. Au printemps, le parfum des orangers en fleurs inonde les rues du quartier de la Macarena. Sur la place du marché, on sirote une orange pressée ou un café con hielo en terrasse. A quelques mètres de là, les fourneaux du bar La Cantina tournent déjà à plein régime, emplissant l’air d’un délicat fumet de crevette, d’ail et d’huile d’olive. Bienvenue en Andalousie !
• On part quand ? en mars, avril ou octobre,
• On y va comment ? en train via Barcelone,
• On a besoin de quoi ? une carte d’identité et des lunettes de soleil.
Plus d’infos sur le blog de Paul : Petits-Voyageurs.
Destination sans voiture de Mathilde
Venise par le train couchette (Italie)
• Pourquoi ?
Grâce au train Thello, il est possible de rejoindre Venise en train couchette depuis Paris et Dijon. Les trains partent chaque soir de la gare de Lyon vers 19h15 et sont de retour dans la matinée vers 9h30. En plus d’être écologique (et économique avec des billets de train à partir de 30€), cela permet de rejoindre facilement le centre-ville de la Sérénissime puisque la gare est située au cœur de la ville. On dort donc en voyageant et on se réveille à Venise ! Un week-end de trois jours permet de découvrir quelques-uns des principaux points d’intérêts de Venise : le Palais des Doges, les Iles de Burano et Murano, la Basilique Saint Marc. Un voyage comme dans un rêve dans la plus romantique des destinations.
Venise n’est pas la seule possibilité de destination sans voiture italienne puisque ce train dessert également Milan, Brescia, Vérone, Vincenze et Padoue. De là, on peut rayonner où bon nous semble. Cela évite également d’éviter les amendes pour mauvais stationnement, le système italien des ZTL (zone limitée aux résidents) pouvant être un vrai casse-tête pour les touristes. Les trains italiens sont fréquents (Trenitalia) et les prix attractifs. J’avais d’ailleurs prévu d’opter de nouveau pour ce mode de transport afin de découvrir Brescia et les lacs italiens avant qu’une coulée de boue n’atteigne la voie et n’interrompe le trafic. Ce n’est que partie remise…
• On part quand ? printemps ou automne, février pour le carnaval.
• On y va comment ? en train couchette Thello depuis Paris ou Dijon.
• On a besoin de quoi ? une carte d’identité et une gourde à remplir dans l’une des nombreuses fontaines.
Plus d’infos sur le blog de Mathilde : Voyager en photos.
7 réponses
Je suis ravie d’avoir participé à cette magnifique sélection. Plus jeune, j’ai souvent pris le train couchette pour l’Italie, Venise, Rome et Naples depuis Paris et cela reste un excellent souvenir. Se réveiller dans les paysages de l’Italie qui défilent…
Pour Genève, en hiver, je vous recommande quand même plus un bon équipement contre le froid qu’un maillot de bain !
ça fait rêver, Sandrine, ce que tu racontes là 🙂
Il existe encore un train de nuit qui part de la France et qui va en Italie. J’en avais entendu parler! Il relie directement Paris et Venise, en faisant un arrêt à… Dijon! Quel heureux hasard 😉
Et il y a une ligne de nuit qui relie Marseille à Milan, en faisant un arrêt à Nice.
C’est la compagnie Thello, il me semble.
Pierre Articles récents…Un peu de rires et de convivialité!
Bonjour Céline,
J’allais dire que le vélo n’était pas représenté mais Mila à sauvé la face 🙂 En tout cas je ne le vois pas dans la liste des transports les moins polluants 😉
De très belles destinations présentées !! Très jolie blog.
Ravie d’avoir pu participer à ce superbe article. C’est chouette de mettre en avant les destinations sans avion, il y a tellement à voir, surtout des destinations qui ne sont pas forcément toujours mises en avant.
Je partagerai tout ça sur mes réseaux très vite. En attendant, bonnes fêtes de fin d’année 🙂
Mila Articles récents…Le Danemark à vélo via l’EuroVelo 3 – un séjour à la campagne !
Merci Mila pour ta contribution très inspirante !
Super article! Je ne connaissais pas toutes ces possibilités, c’est top. La randonnée autour du lac El Cinquè Llac, donne trop envie! Je l’ai mis dans ma liste 😉
Marianne Articles récents…Nos bonnes adresses écologiques en Auvergne !
Super article, et de superbes photo qui me donne envi de partir des maintenant haha !