Ascension du Kilimandjaro, conseils et témoignage pour atteindre le sommet !

L’ascension du Kilimandjaro est une performance physique mais aussi une aventure intérieure parfois doublée d’une épreuve pour le moral. Entre les maux en tout genre (tête, pieds, dos !), les nuits froides sous la tente et les 5895 mètres à avaler pole pole, mieux vaut partir préparé et léger, dans tous les sens du terme.

Dans ce guide, je partage mon expérience d’ascension du Kilimandjaro avec des conseils concrets, testés sur le terrain, pour vous aider à atteindre le sommet sans trop souffrir et avec le sourire. Du choix de l’agence à la gestion de l’altitude, voici tout ce que j’aurais aimé savoir avant de partir.

Table des matières

Ascension du Kilimandjaro, mon témoignage

Nous étions onze, portés par un même élan, un même rêve : gravir le Kilimandjaro, non pour la gloire, mais pour l’espoir.
Parmi nous, notre amie Sophie, guerrière au sourire lumineux, qui avait affronté le cancer du sein.
Son pas sur la montagne était un message : la vie continue, belle, forte, vibrante. Et même après l’épreuve, on peut encore toucher les étoiles.
Certains d’entre nous n’avaient encore jamais gravi de montagne.
Mais le Kilimandjaro n’est pas un sommet de montagnards, c’est un sommet de cœurs. Un lieu où l’on se dépasse, où l’on se retrouve, où l’on reprend les rênes de sa propre histoire.

Moi, j’y suis allée pour elle. Pour la cause.
Pour l’Afrique que j’aime. Pour les paysages qui parlent à l’âme.
Habituée aux cimes, je savais que mon corps tiendrait. Mais il a fallu ralentir…
Apprendre à marcher au rythme des autres, à écouter, à soutenir, à être là. À faire de ma force un appui, non une avance.
J’ai mesuré la chance que j’ai : d’être amie avec les sommets, à l’aise dans les dénivelés, éprise de bivouacs sous les étoiles, avide d’aventure et de découverte.
Cette ascension n’était pas la mienne. Elle était la nôtre.
Une marche solidaire, une danse lente vers le ciel, où chacun donnait tout pour atteindre le sommet.
Le Kilimandjaro m’a offert bien plus qu’un panorama. Il m’a offert une leçon. Une leçon d’humanité, de courage, de partage.

Asante Sana Kili. Merci la vie !

Ascension Urafiki Juu, le film

Ascension du Kilimandjaro, le guide

Phase 1 - La préparation

L’ascension du Kilimandjaro ne demande pas d’être un athlète de haut niveau, mais elle exige une vraie préparation physique et mentale.

Choisissez un guide (obligatoire) qui vous accompagnera dès la phase de préparation et des amis sur lesquels vous savez pouvoir compter pour vous accompagner. Nous avons eu la chance, dans le cadre du projet Urafiki Juu, d’être accompagnés par la championne française Vanessa Morales et le guide tanzanien Martin Msuya : un duo de choc dont les qualités premières sont l’écoute et la bienveillance. Quant au reste de l’équipe, ce fut dès les premiers mètres d’ascension, comme une évidence.

Kilimandjaro équipe urafikijuu

Le choix de l’itinéraire pour réaliser l’ascension du Kilimandjaro est une décision clé qui façonne toute l’expérience. Parmi les sept routes officielles, certaines sont plus longues et favorisent l’acclimatation, comme la Lemosho ou la Machame, tandis que d’autres, plus directes comme la Marangu, sont réputées pour leur confort relatif. Chaque chemin offre des paysages uniques et des défis spécifiques. Un guide de confiance doit prendre le temps de choisir la meilleure voie avec et pour vous en fonction de votre condition physique ainsi que de vos envies de solitude ou de convivialité.
Nous avons choisi la voie partant du Nord, la voie Rongaï !

ascension du Kilimandjaro rongai

Trois mois avant le départ, misez sur des randonnées régulières avec du dénivelé, idéalement en montagne ou en forêt. Le corps doit s’habituer à marcher plusieurs heures d’affilée, parfois sur terrain instable, avec un sac à dos contenant les affaires pour le journée.
Si possible, ajoutez quelques séances de cardio doux (vélo, natation, marche rapide) et travaillez le souffle : en altitude, chaque respiration compte.

Côté sac, pensez minimaliste mais malin. Emportez des vêtements techniques, légers et chauds (très chauds même pour le sommet), une paire de bâtons de marche si vous êtes habitués à marcher avec, un survêtement confortable pour les moments de repos sous la tente, une lampe frontale fiable pour éclairer chacun de vos pas dans la nuit, des chaussettes et des chaussures qui ont déjà fait leurs preuves. Les porteurs porteront la plupart de vos affaires mais ce n’est pas une raison pour trop en emporter ! J’ai souhaité pour ma part limiter le poids de mon sac à 10 kg. J’ai opté pour le sac d’expédition adidas Terrex 50 litres et je n’ai manqué de rien.
Prévoyez aussi des petits plaisirs qui remontent le moral : un snack préféré, un carnet pour noter ses impressions, ou une photo qui vous fait sourire. Bien préparé, vous commencerez l’ascension avec confiance et bonne humeur, l’une des clés du succès.

Phase 2 - Décollage pour la Tanzanie

Le moment tant attendu est arrivé : les sacs sont bouclés, les passeports en poche, l’excitation palpable. C’est le début du voyage vers les terres tanzaniennes, là où le Kilimandjaro nous attend…

Il n’y a pas de vaccins obligatoires pour les voyageurs en provenance d’Europe. Cependant, un certificat de vaccination contre la fièvre jaune pourra être demandé si vous avez séjourné récemment dans un pays d’Afrique sub-saharienne ou d’Amérique du Sud.
A noter que le risque de paludisme en Tanzanie ne concerne que certaines zones du pays et que les moustiques ne sont pas présents en altitude.

Le visa peut être acheté à l’arrivée en Tanzanie (50 USD) mais attention à prévoir assez de temps pour la correspondance si vous arrivez par Dar es Salam, plus grande ville de Tanzanie. La file d’attente est longue et lente !

Le vol vers Kilimandjaro International Airport (JRO) est souvent long, avec escale(s) à Addis-Abeba, Doha, Istanbul ou encore Dar Es Salam. Soyez très prudent lors de la correspondance à Dar Es Salam : il n’est pas rare que les sacs se perdent et il est très difficile depuis JRO de retrouver ses sacs dans des délais raisonnables. Nous en avons fait les frais et avons dû attendre 4 jours avant de retrouver… un sac sur 2 ! 

À l’atterrissage, l’air est chaud et humide. Arusha et Moshi sont les camps de base avant l’ascension. Peu de touristes dans les rues mais des marchés colorés et beaucoup de sourires.

Inutile de prévoir un temps d’acclimatation à l’altitude avant l’ascension du Kilimandjaro car les villes de Moshi et Arusha ne sont qu’à quelques centaines de mètres d’altitude. Les dénivelés ne se prennent qu’une fois entré dans le parc national du Kilimandjaro, en route vers le sommet ! Vous pouvez néanmoins prévoir 2 ou 3 jours de repos avant l’ascension pour récupérer du long voyage et se familiariser avec la vie et le climat tanzaniens

Si vous cherchez un hébergement qui a du sens, Kidep Village Homestay est une pépite. Ce lieu unique est bien plus qu’un simple gîte : c’est un orphelinat fondé par Diomedi, un homme engagé qui a su transformer une vision en réalité. Ce qui rend Kidep Village exceptionnel, c’est que les enfants eux-mêmes ont participé à sa construction. Sous la direction bienveillante de Diomedi, ils ont imaginé, bâti et décoré ce village avec leurs propres mains et leur immense cœur. C’est une expérience humaine, culturelle et solidaire, qui vous marquera autant qu’elle les soutient.

Kilimandjaro tanzanie

Phase 3 - Ascension " pole pole "

« Pole Pole » — doucement, lentement. Ce mantra swahili, répété avec bienveillance par notre guide à chaque pas, devient le rythme de l’ascension. Pour les bons marcheurs, habitués à avaler les kilomètres, cette lenteur peut surprendre. Mais ici, elle est la clé. L’acclimatation à l’altitude ne se négocie pas. Chaque pas posé avec lenteur est une promesse de réussite.

Jour 1 – De Rongaï Gate (2364m) à Second Cave (3450m).
Le sentier s’élève doucement à travers une forêt dense. De gros rochers émergent comme des sculptures naturelles, témoins silencieux du passage des marcheurs. Les oiseaux chantent, quelques chats sauvages rôdent la nuit, furtifs et mystérieux. L’air est encore tiède et on s’émerveille déjà.

Jour 2 – De Second Cave (3450m) à Third Cave (3800m).
La végétation se fait plus rare. Le vent commence à se faire sentir, plus frais, plus franc. On marche toujours pole pole, en file indienne, bercés par les encouragements du guide. Les porteurs infatigables, nous devancent pour monter les tentes. En route, des pauses boissons et encas sont aménagées. À notre arrivée, le camp est prêt et le thé chaud nous attend.

Jour 3 – De Third Cave (3800m) à Kibo Hut (4720m).
Le paysage devient lunaire. Roches volcaniques, poussière noire, silence. On se sent tout petits dans cette immensité minérale. Le souffle se fait court, le rythme reste lent, presque méditatif mais l’ambiance est joyeuse : les porteurs chantent, les cuisiniers nous régalent. On rit, on partage, on se soutient. À mesure que l’on monte, le froid s’installe. Les nuits sous tente sont glacées, mais les ciels étoilés nous réchauffent le cœur. Kibo Hut est le camp de base pour le sommet. Les réveils sont réglés à minuit pour l’ascension finale…

Phase 4 - En route pour le sommet

Le départ de Kibo Hut (4720m) se fait un peu avant 1h du matin, dans un silence glacé et une obscurité presque totale. Frontales allumées, pas hésitants, le groupe s’élance vers le sommet. L’air est rare, chaque respiration demande un effort. Nos guides nous accompagnent en musique et par chance, nous avons les mêmes goûts musicaux. Tracy Chapman et Bob Marley pour m’accompagner vers le sommet, je ne pouvais rêver mieux !
Très vite, les signes de faiblesse apparaissent : trois membres doivent renoncer, leurs constantes vitales trop basses pour continuer en sécurité. L’abandon est difficile, mais nécessaire. Le reste du groupe poursuit, porté par la volonté plus que par l’énergie. À mesure que l’on grimpe, le froid mord, le souffle se fait court, les paroles se raréfient. Le lever du soleil est plus que bienvenu.
Stella Point (5756m) est enfin atteint. Nous sommes fatigués, les traits tirés, les jambes vacillantes. Chaque pas est une victoire jusque Uhuru Peak (5895m). Il nous faut encore une heure de marche au ralenti pour l’atteindre. A cette altitude, impossible d’aller plus vite !
Le vent mordant, les visages concentrés, les encouragements de nos guides qui résonnent. La joie au sommet est indescriptible. Chacun la savoure à sa manière mais dans les yeux de mes compagnons, la même lueur : celle de toucher le toit de l’Afrique.

ascension du Kilimandjaro uhurupeak

Phase 5 - Une bien longue descente

Ne sous-estimez pas cette dernière phase ! 
La descente vers High Camp (3950 m) est longue, exigeante, presque interminable. Après l’euphorie du sommet, la réalité du corps reprend ses droits. Les jambes sont lourdes, les esprits embrumés par l’effort et le manque de sommeil. Chaque pas dans les éboulis demande concentration et équilibre. On avance en pilote automatique, porté par l’idée du repos à venir. L’arrivée au camp, après 5 heures de marche depuis le sommet, est un soulagement immense. On s’effondre dans les tentes, le corps vidé mais le cœur encore vibrant de l’exploit accompli.

Kilimandjaro guide descente

Un immense merci à Sophie, qui m’a embarquée avec enthousiasme dans cette belle aventure. Gratitude à toute l’équipe Urafiki Juu pour sa bienveillance et sa bonne humeur communicative. Merci à nos guides Vanessa, Florent et Martin pour leur accompagnement précieux et leur patience inépuisable. Enfin, un grand bravo à tous les accompagnateurs et porteurs, dont la présence joyeuse a illuminé chaque étape de cette expédition.

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